Liban: Benyamin Netanyahu demande à son armée de poursuivre les combats «avec toute la force nécessaire»
La France et les États-Unis – suivis de pays occidentaux et arabes – ont appelé à un cessez-le-feu temporaire de 21 jours, à l’occasion d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU.
Ce qu’il faut retenir
► Lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU, la France, les États-Unis et d’autres pays européens et arabes ont appelé à un cessez-le-feu temporaire de 21 jours entre Israël et le Hezbollah. L’Union européenne, l’Australie, le Canada, l’Allemagne, l’Italie, le Japon, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar figurent notamment parmi les signataires de cette déclaration.
► L’ambassadeur israélien à l’ONU Danny Danon a déclaré que son pays préfèrerait utiliser la voie diplomatique pour sécuriser sa frontière nord avec le Liba
n, mais qu’il utiliserait « tous les moyens » à sa disposition si la diplomatie venait à échouer.
► L’armée israélienne a affirmé qu’elle se prépare à « une possible entrée » sur le territoire libanais pour y frapper le Hezbollah.
► Mercredi, les frappes israéliennes ont fait 72 morts au Liban, selon un bilan du ministère de la Santé. Des frappes aériennes israéliennes ont causé la mort de 38 personnes dans le sud du Liban, 12 dans la région de la Békaa (est) et 22 dans trois villes au nord et au sud de Beyrouth, d’après le ministère, qui ajoute que près de 400 personnes ont été blessées.
► Plus de 90 000 Libanais ont été jetés sur les routes, selon l’ONU, fuyant vers Beyrouth ou la Syrie.
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12h : Les Beyrouthins régissent à la proposition franco-américaine de cessez-le-feu
À Beyrouth, la capitale libanaise, les habitants rencontrés par nos envoyés spéciaux accueillent la nouvelle des négociations pour parvenir à un cessez-le-feu avec un certain fatalisme. Difficile de reprendre espoir pour ces habitants, qui voient le sort du pays leur échapper plus que jamais.
11h41 : Le Liban annonce 20 morts, presque tous Syriens, dans une frappe israélienne dans l’est
Une « frappe israélienne » sur le village de Younine, une localité proche de Baalbeck à l’est du Liban, a « tué 20 personnes, dont 19 Syriens » dans la nuit de mercredi à jeudi, d’après le ministère libanais de la Santé, qui avait fait état de neuf morts dans un précédent bilan.
11h36 : L’armée de l’air israélienne continue de frapper des cibles au Liban
« Des avions de combat de l’armée de l’air israélienne ont frappé des infrastructures le long de la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour transférer des armes de Syrie au Hezbollah au Liban, que l’armée terroriste a utilisées contre des civils israéliens », écrit Tsahal sur son compte X, ajoutant que l’armée « continuera » ces attaques.
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11h17 : Plus de 22 000 personnes déplacées sont entrées en Syrie
Plus de 22 000 personnes fuyant les bombardements israéliens au Liban sont entrées en Syrie depuis lundi, ont indiqué des sources de sécurité syriennes. « Le nombre total de personnes entrées via le point de passage de Jdeidet Yabbous au cours des trois derniers jours et jusqu’à jeudi matin est de plus de 6 000 Libanais et environ 15 000 Syriens », a précisé une source sous couvert de l’anonymat. Une deuxième a indiqué que 1 000 Libanais et 500 Syriens étaient passés par un autre point de passage, Jusiyah.
09h53 : Le Liban se mobilise pour aider les personnes déplacées
Selon le ministre des Affaires étrangères libanais, les bombardements israéliens ont entraîné le déplacement d’au moins un demi million de personnes. Ces personnes arrivent souvent sans bagages ou vivres, et dépendent de l’aide des associations. Le nombre de déplacés va certainement augmenter dans les prochains jours.
09h34 : L’armée israélienne annonce de nouvelles frappes contre le Hezbollah
L’armée israélienne a annoncé mener de nouvelles frappes contre le Hezbollah au Liban, après avoir rejeté la proposition franco-américaine de cessez-le-feu de 21 jours pour mettre fin aux combats. « Les Forces de défense israéliennes (l’armée, NDLR) frappent actuellement des cibles terroristes du Hezbollah au Liban. Détails à suivre », a déclaré l’armée dans un communiqué.
09h23 : Netanyahu n’a pas répondu à la proposition de cessez-le-feu et ordonne de continuer de combattre le Hezbollah avec « force »
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a déclaré que son gouvernement n’a pas donné suite à la demande de la France, des États-Unis et de leurs alliés en faveur d’un cessez-le-feu de 21 jours. « Il s’agit d’une proposition américano-française à laquelle le Premier ministre n’a même pas répondu », indique un communiqué du bureau de Netanyahu, ajoutant que celui-ci avait ordonné à l’armée « poursuivre les combats avec toute la force nécessaire ».
Le ministre israélien des Affaires étrangères a également rejeté la proposition de cessez-le-feu. « Il n’y aura pas de cessez-le-feu dans le Nord. Nous continuerons à lutter contre l’organisation terroriste du Hezbollah de toutes nos forces jusqu’à la victoire et au retour en toute sécurité des habitants du Nord dans leurs foyers », écrit Israël Katz sur son compte X.
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08h50 : L’armée israélienne affirme que 45 « projectiles » ont été tirés depuis le Liban, dont une partie a été interceptée
L’armée israélienne a déclaré jeudi qu’environ 45 « projectiles ont été identifiés en provenance du Liban, certains ont été interceptés et les autres sont tombés dans des zones dégagées », a-t-elle indiqué dans un communiqué qui précise que les avions militaires israéliens continuent à frapper des cibles du mouvement chiite libanais du Hezbollah « dans plusieurs zones du Sud-Liban ».
Le Hezbollah a lui affirmé avoir tiré des roquettes sur des sites d’industrie de défense près de la ville de Haïfa, dans le nord d’Israël, alors que d’intenses frappes israéliennes ont frappé l’est du Liban dans la nuit. Le mouvement islamiste libanais a affirmé dans un communiqué avoir « bombardé des complexes » du groupe d’armement public Rafael, dans le nord d’Israël, avec « des salves de roquettes ».
07h58 : Le ministre israélien des Finances rejette tout cessez-le-feu avec le Hezbollah
Le ministre des Finances israélien, Bezalel Smotrich, allié d’extrême droite clef pour la coalition du Premier ministre Benyamin Netanyahu, a rejeté jeudi toute idée d’un cessez-le-feu avec le Hezbollah libanais après un appel international à une trêve de 21 jours parrainé par Paris et Washington.
« La campagne [militaire au] nord ne doit se terminer que d’une seule façon : l’écrasement du Hezbollah et l’élimination de sa capacité à nuire aux habitants du nord » d’Israël, écrit-il sur son compte X. « Il ne faut pas laisser à l’ennemi le temps de se remettre des coups violents qu’il a reçus et de se réorganiser pour poursuivre la guerre après 21 jours ».
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07h14 : Israël annonce avoir frappé 75 objectifs militaires du Hezbollah dans la nuit
Dans la nuit de mercredi 25 à jeudi 26 septembre, des avions de combat israéliens « ont attaqué environ 75 cibles terroristes du Hezbollah dans la région de la Bekaa et dans le sud du Liban, dont des dépôts de munitions, des lanceurs prêts à tirer [sur le territoire israélien], des bâtiments militaires, des terroristes et des infrastructures terroristes », selon un communiqué militaire de l’armée israélienne.
07h08 : Le chef de l’opposition israélienne appelle le pays à accepter la proposition du cessez-le-feu, mais pour sept jours
« L’État d’Israël devrait annoncer ce matin qu’il accepte la proposition de cessez-le-feu de Biden et Macron, mais seulement pour sept jours, afin de ne pas permettre au Hezbollah de restaurer ses systèmes de commandement et de contrôle. Nous n’accepterons aucune proposition qui n’inclut pas le retrait du Hezbollah de notre frontière nord », écrit Yair Lapid sur son compte X.
« Toute proposition avancée doit permettre aux habitants du nord de rentrer immédiatement chez eux en toute sécurité et conduire à la reprise des négociations sur l’accord sur les enlèvements. Toute violation – même la plus légère – du cessez-le-feu entraînera une nouvelle attaque israélienne de toutes ses forces et dans toutes les régions du Liban », ajoute-t-il.
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05h53 : Peu de réactions en Israël concernant la proposition de cessez-le-feu
C’est probablement à New York que cette proposition sera examinée, note notre correspondant à Jerusalem, Michel Paul. Si Benyamin Netanyahu doit prononcer vendredi son allocution devant l’Assemblée générale des Nations unies, c’est lors des rencontres du Premier ministre israélien en marge de cette réunion internationale que les choses vont probablement se jouer.
Avant son départ, il a présidé pendant 4 heures son cabinet de sécurité à Tel Aviv. « Je ne peux pas détailler tout ce que nous faisons, mais je peux vous dire une chose : nous sommes déterminés à ramener nos résidents du nord chez eux en toute sécurité », a notamment affirmé le chef du gouvernement israélien.
De son côté, le chef d’état-major Halevi a indiqué que les préparatifs à une incursion terrestre sur le territoire libanais se poursuivait. Il a également promis une réponse très forte au tir de missile sur le centre d’Israël revendiqué par le Hezbollah. Une série de déclarations qui s’ajoute à la décision très médiatisée, elle aussi, de mobiliser deux brigades d’infanterie de réserve pour être déployés le long de la frontière avec le Liban. Les maires de plusieurs villes situées à proximité de cette frontière rejettent par avance toute forme de compromis avec le Hezbollah.
05h20 : Au Sénégal, la diaspora libanaise s’inquiète et se mobilise
La situation au Liban est scrutée de près partout dans le monde, y compris par sa diaspora. Au Sénégal, la communauté libanaise compterait quelque 30 000 membres. Ces dernières semaines, ces ressortissants suivent donc dans l’angoisse les attaques israéliennes qui visent leur pays d’origine.
05h13 : L’économie libanaise plombée par la guerre
La guerre au Proche-Orient, dont le front s’est étendu vers le Liban, devrait plomber davantage l’économie déjà fragile du pays, a prévenu jeudi la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) dans des prévisions économiques révisées.
Après une contraction de 0,2% en 2023, le produit intérieur brut (PIB) libanais devrait reculer de 1% cette année, selon les projections de la Berd, qui anticipait jusqu’ici une légère croissance en 2024. Le Liban, plongé dans l’impasse politique et plombé par la stagnation de réformes essentielles, a vu son PIB reculer en cumulé de plus de 40% depuis 2018. Les projections devraient encore s’assombrir car « toute escalade pèsera certainement sur la croissance » du pays, a commenté auprès de l’AFP Beata Javorcik, cheffe économiste de la Berd.
05h10 : Des écoles ferment et accueillent les nouvelles vagues de déplacés
Les bombardements israéliens au Liban ont déplacé au moins 500 000 personnes, selon le ministre des Affaires étrangères libanais. Ceux qui fuient les villages près de la frontière sud trouvent refuge dans les grandes villes, comme Beyrouth, mais aussi Saïda, à une quarantaine de kilomètres de la capitale libanaise. Les écoles ont été fermées et certaines accueillent les nouvelles vagues de déplacés.
05h00 : Accalmie relative pendant la nuit à Beyrouth
Les Libanais ont passé la nuit la plus calme depuis le début de l’offensive aérienne israélienne contre leur pays, lundi. Le survol des chasseurs-bombardiers et des drones a repris au petit matin après une baisse sensible ces dernières heures, précise notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh.
Cette accalmie relative avait été précédée, après minuit, par une nouvelle vague de raids intenses qui s’est concentrée sur le nord de la plaine de la Békaa et autour de la ville de Baalbek. Une dizaine de localités ont été attaquées par les avions israéliens, qui ont également visé pour la première fois les alentours de la ville à majorité chrétienne de Zahlé, chef-lieu de la Békaa.
L’armée israélienne a procédé à une opération de ratissage à la frontière avec le Liban après une fausse alerte sur une opération d’infiltration près d’une localité en Galilée. Aucun tir de roquettes de la part du Hezbollah n’a été signalé durant la nuit.
Depuis mercredi en fin d’après-midi, le parti de Hassan Nasrallah est resté silencieux, après avoir revendiqué dix opérations militaires, dont le tir d’un missile balistique en direction de Tel-Aviv, le matin. Ce répit coïncide avec des tractations diplomatiques à New York, où se trouve le Premier ministre libanais Nagib Mikati, pour un cessez-le-feu provisoire.
04h45 : Au sud de Beyrouth, reportage sur le lieu d’une frappe
Ces derniers jours, des avions de chasse israéliens ont mené une série de frappes sur des cibles du Hezbollah, d’après l’armée israélienne, y compris aux abords de la capitale Beyrouth. À Saadiyat, sur la route côtière reliant la capitale libanaise au nord et au sud du pays, une frappe a fait d’énormes dégâts, constatent nos envoyés spéciaux au Liban, Aabla Jounaïdi et Jad El Khoury.
Le cratère est large de près de huit mètres et le bâtiment tout proche n’est que débris. Il est une heure du matin ce mercredi 25 septembre lorsqu’un avion de chasse frappe un hangar en bord de la route côtière. Des sources sécuritaires libanaises attribuent la frappe à l’aviation israélienne.
« Au début, je pensais qu’une voiture avait pris feu près de la station service. Mais j’ai compris ensuite qu’ils avaient frappé le garage auto. On a prétendu dans les médias qu’il y avait ici un entrepôt d’armes ; ce qui justifierait l’action de l’ennemi israélien. Tout ça est faux, et tous les gens qui passent ici savent que nous sommes un garage », déplore Abu Issam Abdallah, un entrepreneur chiite et le propriétaire du hangar.
Dans cette zone, qui n’est pas sous contrôle du Hezbollah et où cohabitent sunnites, chrétiens et druzes, on s’étonne de ces accusations. « Il est possible qu’on ait de plus en plus d’agents, d’espions qui font circuler de fausses informations. Et que de loin, le hangar puisse passer pour un entrepôt d’armes, surtout que son propriétaire – et j’ai un peu honte de le dire – est de confession chiite », témoigne l’imam sunnite Ali Al Hussaini, un ancien client dont la mosquée fait face au garage.
04h30 : L’appel international à un cessez-le-feu est « une percée importante », selon un haut responsable américain
Un haut responsable américain a assuré jeudi que l’appel international à un cessez-le-feu au Liban, lancé par les États-Unis, la France, l’Union européenne et plusieurs pays arabes, était une « percée importante ». Il a espéré que cet appel, qui concerne la situation au Liban, permette aussi de « stimuler » les discussions pour une trêve et une libération des otages dans la bande de Gaza.
00:45
Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères français
04h10 : Plusieurs pays dont la France et les États-Unis proposent un cessez-le-feu de 21 jours
À l’issue d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée à la situation au Liban, une proposition de cessez-le-feu a été mise sur la table. Après l’annonce faite par la France, les États-Unis ont précisé que plusieurs pays avaient participé à son élaboration. Reste à savoir maintenant si les parties prenantes au conflit sont prêtes à faire taire les armes.
« Nous appelons toutes les parties, y compris les gouvernements d’Israël et du Liban, à approuver immédiatement le cessez-le-feu temporaire (…) et à donner une réelle chance à un règlement diplomatique », est-il indiqué dans un communiqué commun.