Droits de l’Homme: La 15e session spéciale de formation en droit international lancée

La 15e session de formation en droit international des Droits de l’homme, portant sur le Thème : « Elections et Droit International des Droits de l’Homme », a été ouverte, ce mardi. L’objectif de la présente session, est d’offrir à des participants d’Afrique francophone, évoluant dans le milieu judiciaire, des organisations de droits de l’Homme, des forces de l’ordre et des officiels gouvernementaux, un enseignement d’excellence dans le domaine du droit international des droits de l’Homme et de contribuer à sa promotion, à tous les niveaux.

La présidente du Comité sénégalais des Droits de l’Homme, Pr. Amsatou Sow Sidibé a exprimé sa joie de prendre part à cette 15e session annuelle de formation en droit international des droits de l’Homme, portant sur : « Election et Droit international des droits de l’Homme. Elle a magnifié la collaboration étroite entre l’Institution nationale des droits de l’Homme du Sénégal et le Bureau Afrique de l’Ouest du Haut-Commissariat des Nations Unies (HCDH /BRAO), dont le Représentant Robert Kotchani et son équipe n’ont ménagé aucun effort pour faciliter l’élaboration du projet de loi, portant réforme du Comité sénégalais des Droits de l’Homme.

Pr. Amsatou Sow Sidibé a rappelé que la loi a été votée en session extraordinaire le 9 septembre 2024, par l’Assemblée nationale. Le CSDH change de statut. Il est désormais appelé Commission des Droits de l’Homme Sénégal et renforce son autonomie et ses pouvoirs, conformément aux Principes de Paris de 1993. « Le vote de la loi nouvelle qui était dans l’agenda du CSDH depuis 2012, est une condition nécessaire pour le retour au statut A de notre institution nationale des Droits de l’Homme », a-t-elle, précisé.

D’après Pr. Sidibé, la formation en droit international des Droits de l’Homme, est capitale. Elle permet d’abord de renforcer les capacités dans le domaine des engagements pris par les Etats. Elle permet de ce fait, de pouvoir exiger de l’Etat, qu’il respecte ses propres engagements. « C’est tout l’intérêt de l’approche fondée sur les droits humains, qui fait de l’Etat le principal responsable de l’effectivité des droits de l’Homme qui, au demeurant, sont exigibles », retient-elle.

Ainsi, elle indique que cette 15e session de formation vise également, à renforcer une compréhension commune des nouveaux défis dans la protection internationale des Droits de l’Homme, ainsi que des actions liées au renforcement des mécanismes de protection.

Question électorale au cœur des droits humains

Pr. Amsatou Sow Sidibé trouve que la question électorale est au cœur des droits humains. D’abord, elle fait partie de la première génération des droits humains : les droits civils et politiques. Ensuite, les acteurs électoraux aussi bien les candidats, les électeurs que les citoyennes et citoyens, sont régulièrement exposés à la violation de leurs droits humains : le droit de vote, le droit de manifester leur choix et leur appartenance politique, leur droit à des élections transparentes et s’agissant spécialement des femmes, leur droit à la non-discrimination et de participation à la prise de décision.

Le discrédit des systèmes électoraux se manifeste à travers la manipulation des constitutions et des lois électorales, la corruption des organes de gestion des élections et l’affaiblissement des contre-pouvoirs. De cette situation, est née une perte de confiance des populations vis-à-vis du jeu politique dans tous les pays. « La présente session est donc le lieu de rappeler certains principes de droits humains spécialement, celui de l’interdépendance entre la démocratie, les Droits de l’Homme, le développement et la paix », dit-elle. Pour elle, une bonne base de connaissance des principes et mécanismes du droit international des Droits de l’Homme, permettra de comprendre les défis et les sources profondes des dysfonctionnements, observés dans les processus électoraux.

Par ailleurs, le représentant du Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique réaffirme l’engagement de s’adosser sur un respect strict des Droits de l’Homme, pour organiser des scrutins libres, transparents et démocratiques, mais également inclusifs, à l’effet de permettre, encore une fois, l’expression libre de la seule véritable souveraineté : celle du peuple sénégalais.

Il signale que cette 15e édition « Elections et Droits d l’homme » suscite beaucoup d’intérêt, car touchant un secteur qui charrie beaucoup de passion : la matière électorale. Ce choix procède, à l’évidence, d’une volonté d’œuvrer, aux côtés des autorités politiques, à la promotion de la paix, à la transparence dans les élections notamment, le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

Elections au cœur de la démocratie

D’après le représentant du Ministre, les élections demeurent le principal moyen par lequel, les citoyens peuvent exercer leur droit de participer aux affaires publiques et de faire entendre leurs voix. Il a souligné avec force, que si les droits humains sont mieux respectés dans le contexte démocratique, l’établissement et la pérennité d’une démocratie fonctionnelle, dépendent également du respect de ces droits.

Les élections donnent aux citoyens la possibilité d’exprimer leur volonté et contribuent à la construction ou à la consolidation de démocraties viables. Des élections honnêtes et crédibles, relève-t-il, se nourrissent d’un écosystème complexe, apte à garantir la protection de plusieurs droits humains, tels que : le droit à l’éducation, qui donne à chaque citoyen, les moyens de faire des choix libres et éclairés ; le respect des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, indispensable à tout processus électoral

Il estime donc essentiel de garder à l’esprit, le rôle central que joue le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, dans la tenue d’élections libres et honnêtes.

Outre le droit de participation, qui est un droit de l’homme à part entière, d’autres droits fondamentaux jouent un rôle essentiel dans les processus électoraux. Et, pour que le droit de voter et d’être élu puisse être exercé de manière effective, il importe qu’il règne un climat propice au respect des droits de l’homme et à leur exercice par tous, en particulier, les droits à l’égalité et à la non-discrimination, à la liberté d’opinion et d’expression, à la liberté de réunion et à un recours utile.

Rédigé par leral.net

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