L’Ancar, le bras arme de l’état en perte de vitesse !

Vingt-sept ans après sa création (1997), l’Agence nationale de conseil agricole et rural, non moins bras technique du ministère de l’Agriculture, rencontre plusieurs difficultés, au nombre desquelles l’insuffisance de financements, les limites des capacités techniques, l’inadéquation des infrastructures et l’absence d’une synergie d’actions entre les différents acteurs, entre autres.

En tant que démembrement de l’État, à travers le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, l’Agence nationale de conseil agricole et rural (ANCAR) peine jusqu’ici à contribuer efficacement à la réalisation des objectifs assignés à l’Agriculture, à savoir le « développement de l’agriculture commerciale » et le « développement intégré de l’agriculture familiale ». Un manque de réalisme attribué au financement insuffisant de la Banque mondiale et du gouvernement sénégalais. Les ressources allouées par ces deux bailleurs sont de loin insuffisantes pour couvrir tous les besoins des producteurs agricoles. À cela s’ajoutent les capacités techniques limitées. Pour une meilleure prise en charge des besoins de production et de productivité, le personnel de l’ANCAR a constamment besoin de renforcement de capacités techniques pour fournir des conseils agricoles de qualité. Sur le plan des infrastructures, il se révèle également que les routes et les installations de stockage dans le monde rural sont souvent insuffisantes, ce qui complique la mise en œuvre des programmes de conseil agricole. Quant à la coordination et à la gestion entre les différentes parties prenantes, à savoir les producteurs, les organisations de producteurs et les agences du gouvernement, elles doivent entrer en synergie pour plus d’efficacité. En attendant que les nouvelles autorités se résolvent à corriger les impairs afin de booster la dynamique d’atteinte de la souveraineté alimentaire, l’ANCAR continue de travailler sur ces défis pour améliorer la productivité et les revenus des petits producteurs agricoles au Sénégal. Rappelons que l’ANCAR a été créée en mars 1997 par le Gouvernement du Sénégal avec l’appui de la Banque mondiale dans le cadre du Programme des Services Agricoles et des Organisations de Producteurs (PSAOP), signé en 1999, dont elle constitue la composante en charge des Services de Conseil Agricole et Rural.
L’objectif de ladite agence est de « promouvoir, animer et piloter un service de conseil agricole et rural décentralisé à la demande, permettant ainsi aux petits producteurs d’améliorer durablement la productivité, les productions, la sécurité alimentaire et les revenus ».
L’ANCAR, dans son plan stratégique 2023-2026, met un accent particulier sur « l’accompagnement à la production : le Financement, la Recherche, la Formation agricole et l’Appui-conseil ». À travers son dispositif de conseillers agricoles et ruraux, l’ANCAR veut « contribuer à la sécurité et à la souveraineté alimentaires et nutritionnelles, à la résilience des populations, au développement de l’emploi des jeunes et à l’autonomisation des femmes en milieu rural dans un contexte qui prend en compte le changement climatique ».

JEAN PIERRE MALOU

SOURCE : SUD QUOTIDIEN

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *