Lutte contre la criminalité : L’État sort les armes
Si le double meurtre du danseur Aziz Dabala et de son jeune ami a ému tout le monde, il y a aussi eu, entre les mois de juillet d’août, 16 cas dans ce pays. Ce qui pousse les autorités à prendre des mesures de sécurité pour tenter de rassurer les populations transies de peur.Par Cheikh NDIONGUE –
A Saint-Louis pour installer le nouveau Gouverneur de la région, le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique a fait savoir qu’une série de 16 meurtres a été comptabilisée en deux mois au Sénégal. Jean-Baptiste Tine, qui a déploré cette situation, a fait savoir que l’Etat ne restera pas les bras croisés. Il a annoncé le renforcement de la présence des Forces de défense et de sécurité sur le terrain pour sécuriser les populations. «La police et la gendarmerie, les autorités en général, ne sont pas inactives face à ce phénomène. Nous luttons farouchement contre l’insécurité. Il n’y a pas d’impunité et nous allons redoubler d’efforts pour ramener la sérénité sur l’ensemble du territoire national», lâche-t-il, avant de promettre «l’intensification de la présence des Forces de défense et de sécurité sur le terrain. J’ai donné des instructions, cela a déjà commencé, nous allons redoubler d’efforts pour renforcer les actions avec la présence permanente des Forces de l’ordre, police et gendarmerie, sur le terrain», note Jean-Baptiste Tine.
Parallèlement à cette mesure, le Général Tine tente de rassurer les populations sur la détermination des autorités à renforcer la sécurité publique. «Que personne ne craigne de sortir, n’ait peur de vaquer à ses occupations, nous sommes là pour les protéger», martèle le ministre, qui a par ailleurs invité les Sénégalais à «plus de collaboration avec les Forces de sécurité pour prévenir les commissions d’infraction ou pour arrêter à temps les auteurs d’infractions. Nous demandons aussi leur concours, leur mobilisation, pour informer la commission d’infraction afin que les Forces de l’ordre puissent intervenir rapidement et à temps, ou prévenir à temps la commission d’infraction pour arrêter les malfaiteurs», appelle le ministre de l’Intérieur.
Dans son discours, il rappelle que les Forces de l’ordre, notamment la police, ont réussi, à chaque fois qu’il y a des meurtres, «à identifier, interpeller, arrêter et déférer les auteurs dans des délais très courts». «Cela prouve à suffisance qu’il n’y a pas d’impunité», ajoute-t-il.
Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique peut compter sur le nouveau Gouverneur de Saint-Louis, Al Hassan Sall, qui a remplacé Alioune Badara Sambe. Jusqu’ici, 9 gouverneurs ont été installés dans le courant de la semaine. Il s’agit respectivement de ceux de Dakar, Thiès, Fatick, Kaolack, Sédhiou, Kolda, Matam et Saint-Louis. Le Général Jean-Baptiste Dione a rappelé que ce sont des cérémonies solennelles d’une grande importance qui permettent de faire prendre conscience à tout le monde de l’importance des autorités administratives dans les circonscriptions où elles sont déployées. Il a surtout souligné «que le Gouverneur est le délégué du président de la République et représente l’ensemble du gouvernement dans sa région, et est donc pratiquement le seul fonctionnaire qui est dépositaire d’autant de pouvoirs au niveau local». Selon le ministre de l’Intérieur, ces cérémonies d’installation des nouveaux gouverneurs lui ont aussi permis de rencontrer les autorités administratives, les populations et les élus sur place pour «prendre la température de terrain» et se faire «une idée précise des préoccupations et des attentes des uns et des autres, mais aussi et surtout des problèmes qu’il faut noter et auxquels il faut apporter des solutions». Il révèle que le président de la République en personne a tenu à ce qu’il fasse l’installation de ces gouverneurs pour montrer l’importance de leurs fonctions. «Ce mouvement observé dans le cadre de ces installations est un mouvement de respiration naturelle dans toute administration qui, dans le cas présent, permet d’insuffler un dynamisme nouveau à l’Administration territoriale», promet-t-il.
Al Hassane Sall, ancien Gouverneur de Dakar, est désormais à la tête de l’Exécutif régional à Saint-Louis, «confrontée à de nombreux enjeux économiques et sécuritaires, entre autres». Des enjeux que le nouveau Gouverneur a analysés dans son discours comme des défis qu’il compte relever dans l’inclusion, avec la participation de toutes les forces vives de la région.
