Industries chimiques du Sénégal (ICS) – Renforcement de capacités des agriculteurs: Un nouveau programme national de formation lancé à Méouane
C’est un nouveau programme national de formation destiné aux agriculteurs de l’arrondissement de Méouane (département de Tivaouane) qui vient d’être lancé par les Industries chimiques du Sénégal (Ics) au village de Khondio, dans la commune de Darou Khoudoss. Un événement qui «marque une étape significative» dans le soutien au développement agricole local et l’amélioration des pratiques de culture.
Par Cheikh CAMARA – Les Industries chimiques du Sénégal (Ics) ont initié un programme ambitieux de formation destiné à renforcer les capacités des agriculteurs dans les régions. Initié par le Département développement durable et communication des Industries chimiques du Sénégal (Ics), en collaboration avec l’Alliance sénégalaise pour le consommer local (Ascl) et l’Agence nationale de conseil agricole et rural (Ancar), il sera d’abord implémenté dans l’arrondissement de Méouane, situé dans le département de Tivaouane. Il vise à combattre la crise agricole actuelle en améliorant les pratiques agricoles et en introduisant des techniques innovantes. «L’agriculture, pilier économique du Sénégal, traverse une période critique marquée par une baisse de la production due à divers facteurs tels que le changement climatique, les pratiques agricoles inadéquates et la vétusté des équipements», rappellent les Ics, qui soulignent que ce programme va «répondre aux défis» liés à la formation des producteurs sur plusieurs aspects-clés comme la fertilisation et l’utilisation des engrais, les techniques de pépinières, la protection des cultures, l’irrigation innovante, la gestion de l’eau, la transformation des produits agricoles, l’entreprenariat et la gestion d’entreprise. A l’issue des sessions de formation, les participants seront outillés pour appliquer ces connaissances dans leurs pratiques quotidiennes. Les bénéficiaires directs sont les agriculteurs et les groupements de femmes des communes de Darou, Mboro, Taïba Ndiaye et Méouane, soit environ 1200 participants au total.
Le programme, selon ses initiateurs, adopte «une approche participative et pédagogique, animée par des agronomes expérimentés et des conseillers agricoles. Les sessions comprendront à la fois des éléments théoriques et pratiques, avec des démonstrations sur le terrain dans des champs écoles». 900 agriculteurs seront formés aux bonnes pratiques agricoles, 8 Gie, 150 femmes, seront également formés aux activités génératrices de revenus. Ces derniers remarquent que «les Groupements d’intérêt économique (Gie) jouent un rôle essentiel dans le développement des cultures et l’agriculture locale, en se spécialisant chacun dans des secteurs spécifiques et en optimisant leurs capacités de production. L’Union des producteurs maraîchers pour le renouveau de l’agriculture (Upmra), avec ses quatre secteurs -Darou, Darou Mboye, Méouane, et Taïba Ndiaye-, se concentre principalement sur le maraîchage. Ils cultivent la pomme de terre, avec un rendement impressionnant de 25 tonnes par hectare, et l’arachide, qui donne un rendement de 889 kg par hectare. Le Gie Lawal Bamtare se distingue par sa spécialisation dans le maraîchage d’oignons, atteignant un rendement de 18 tonnes par hectare. De leur côté, le Gie Agriculteur handicap et le Gie Khondio se concentrent sur la culture du chou, avec une production notable de 28 tonnes par hectare. Enfin, l’Association pour le consommer local (Ascl) combine le maraîchage et l’arboriculture, contribuant ainsi à la diversité des productions agricoles».
Ces Gie, expliquent les responsables dudit programme, démontrent une expertise et une capacité de production significatives dans leurs domaines respectifs, contribuant à l’enrichissement de l’offre agricole locale et à la dynamique économique des régions où ils sont implantés. Ils considèrent qu’ils «jouent un rôle-clé dans le secteur agricole local en se spécialisant dans diverses cultures et en optimisant leurs pratiques de production. Actuellement, leurs rendements sont significatifs, mais avec une formation appropriée, ces rendements pourraient être considérablement améliorés».
Par exemple, relèvent-ils, «en matière de culture d’oignons, une formation spécialisée pourrait permettre d’atteindre un rendement de 25 tonnes par hectare, contre 18 tonnes actuellement. De même, pour la culture du chou, les rendements pourraient passer de 28 tonnes à une fourchette de 30 à 35 tonnes par hectare. Pour l’arachide, une formation adéquate pourrait permettre d’augmenter le rendement à 2, 5 à 3 tonnes par hectare, par rapport aux 889 kg/ha actuels. Enfin, la culture de la pomme de terre, qui produit actuellement 25 tonnes par hectare, pourrait également voir ses rendements augmenter à une fourchette de 25 à 30 tonnes par hectare avec les bonnes pratiques et techniques». Aussi, les organisateurs indiquent que la formation et l’amélioration des techniques agricoles peuvent ainsi offrir des opportunités de croissance substantielles pour ces cultures et contribuer à une production plus efficace et durable.
Le programme durera cinq mois (août-décembre) et va impacter positivement des milliers de vies et contribuer au développement social et économique de l’arrondissement dont les premiers bénéficiaires seront les agriculteurs et les femmes. Des sessions spécifiques porteront sur les techniques de pépinières, l’utilisation des engrais, la protection des végétaux, l’entrepreneuriat agricole, la gestion de l’eau et la transformation des produits locaux.
Pour marquer le lancement officiel du projet, une journée spéciale a eu lieu ce 7 août 2024 à Khondio (Darou Khoudoss), pour permettre la présentation d’intrants agricoles essentiels tels que des engrais et des semences. Aussi une occasion de présenter le programme aux bénéficiaires.
Correspondant