Mondial 2022: les satisfactions et les déceptions du début de compétition
Après la victoire du Brésil contre la Serbie (2-0), jeudi 24 novembre, les 32 nations du Mondial au Qatar ont joué leur premier match. Et après cinq jours de compétition, il y a déjà des premiers enseignements à tirer, entre exploits, désillusions, révélations et confirmations. Tour d’horizon.
ILS SONT EN FORME
L’Espagne au plus que parfait
C’est peu dire que la Roja a commencé pied au plancher sa Coupe du monde. Quatre ans après son élimination dès les huitièmes de finale en Russie, contre le pays hôte, la sélection espagnole a donné le ton lors de son premier match au Qatar. Dans le groupe E, le Costa Rica a été balayé 7-0 par les hommes de Luis Enrique. Avec un effectif jeune et du talent un peu partout y compris sur le banc (six buteurs différents), l’Espagne impressionne et peut faire trembler l’Allemagne, son prochain adversaire le 27 novembre.
L’Angleterre bien partie
Les vice-champions d’Europe des nations n’ont pas tremblé face à l’Iran, leur premier adversaire dans le groupe B. Les Three Lions n’ont fait qu’une bouchée des Iraniens avec une victoire sans appel 6-2. Les pépites Bukayo Saka (doublé) et Jude Bellingham ont scoré, ainsi que les légèrement plus expérimentés Jack Grealish, Marcus Rashford et Raheem Sterling. L’Angleterre espère maintenant que son buteur Harry Kane, touché à la cheville, sera apte pour la rencontre face aux États-Unis le 25 novembre.
Richarlison sublime le Brésil
Il ne brille pas en Premier League avec son nouveau club de Tottenham (seulement deux buts depuis le début de la saison, uniquement en Ligue des champions). En revanche, avec le maillot du Brésil sur le dos, Richarlison est en feu. L’attaquant a poursuivi sa bonne série de buts en sélection face à la Serbie dans le groupe G (2-0). C’est lui qui a concrétisé la domination des Auriverdes en ouvrant le score après la pause. Et c’est aussi lui qui a inscrit le but du break d’un joli ciseau. Seule ombre au tableau brésilien : la sortie de Neymar, blessé à la cheville droite.
Giroud dans l’histoire de l’équipe de France
Avec le forfait de Karim Benzema, Olivier Giroud est redevenu l’attaquant de pointe inamovible des Bleus, avec Kylian Mbappé et Antoine Griezmann pour l’accompagner, comme en 2018, ainsi qu’Ousmane Dembélé. Et le Milanais n’a pas tardé à rendre la confiance que Didier Deschamps lui a accordé. S’il n’avait pas marqué en Russie, Giroud a inscrit un doublé lors de la victoire des Bleus contre l’Australie dans le groupe D (4-1), après des premières minutes compliquées. Il est désormais le co-meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de France, à égalité avec Thierry Henry avec 51 buts. Montera-t-il seul sur le trône dès le prochain match contre le Danemark, le 26 novembre ?
ILS DOIVENT FAIRE MIEUX
La Belgique remercie Courtois et Batshuayi
Troisièmes du dernier Mondial, les Belges ont peiné pour battre le Canada (1-0, groupe F), de retour en Coupe du monde après une seule participation en 1986. Ça a failli commencé très mal avec un penalty concédé dans les premières minutes. Heureusement, Thibaut Courtois, le meilleur gardien du Mondial 2018, a sorti le tir d’Alphonso Davies. Puis, Michy Batshuayi a trouvé l’ouverture avant la pause. Les Diables rouges l’ont emporté, certes, mais les Rouges du Canada auraient mérité mieux avec davantage de réussite sur leurs nombreuses occasions.
Le Danemark piétine
Donné favori du groupe D, peut-être même devant la France, le Danemark n’a pas fait honneur à ses derniers bons résultats. Contre la Tunisie, Christian Eriksen et les siens n’ont pu faire mieux qu’un match nul sans but (0-0). Les Aigles de Carthage ont causé des soucis aux Danish Dynamite, incapables de développer leur jeu. Ce résultat va contraindre le Danemark a se battre jusqu’au bout pour accéder aux huitièmes de finale.
L’Uruguay aphone
On peut aligner d’entrée le vétéran Luis Suarez et les grands espoirs Darwin Nunez et Facundo Pellistri, puis lancer dans l’arène Edinson Cavani et garder sur le terrain Federico Valverde et ses tirs canon, et rester muet face à la cage adverse. Contre la Corée du Sud (groupe H), l’Uruguay n’a pas trouvé la faille en dépit de ses arguments offensifs. Pas la meilleure façon de se préparer à affronter le Portugal.
Le Portugal dans la douleur
Les plus optimistes retiendront la victoire (3-2, groupe H) et le record de Cristiano Ronaldo, buteur dans cinq éditions de la Coupe du monde (2006, 2010, 2014, 2018 et 2022). Mais ce fut un premier match poussif contre le Ghana pour les Portugais. Les lacunes défensives ont permis aux Black Stars de revenir à 1-1 puis d’y croire jusqu’au bout. Ça ne rassure pas pour la suite.
ILS ONT TRÈS MAL COMMENCÉ
L’Argentine tombe de très haut
Le bonheur du « petit » fait le malheur du « gros ». L’Arabie saoudite a réussi l’un des plus grands exploits de son histoire en renversant la vapeur et en triomphant de l’Argentine de Lionel Messi (2-1, groupe C), dans ce qui restera comme le premier coup de tonnerre de ce Mondial. Tandis que le roi saoudien Salman ben Abdelaziz al-Saoud décrétait un jour férié au lendemain de l’exploit, l’Albiceleste, elle, broyait du noir. Incapable de réagir, les Argentins, champions d’Amérique du Sud en titre, craignent maintenant une élimination très prématurée.
L’Allemagne prise au piège
Un copier-coller de la mésaventure argentine irait aussi bien pour décrire le camouflet vécu par la Nationalmannschaft contre le Japon. Les Allemands menaient 1-0 et n’ont pas réussi à se mettre à l’abri. Et à l’arrivée, ce sont les Samouraï Blue qui ont pu exulter grâce à leur dernier quart d’heure de folie qui leur a permit de l’emporter 2-1 (groupe E). L’Allemagne se dirige-t-elle vers une nouvelle élimination au premier tour ? Gare au choc contre l’Espagne désormais.
Les équipes africaines à l’arrêt
Cinq matches, deux nuls (Danemark-Tunisie, Maroc-Croatie), trois défaites (Sénégal-Pays-Bas, Suisse-Cameroun, Portugal-Ghana), seulement deux buts inscrits par les Ghanéens : la première journée n’a pas vraiment été un grand succès pour les cinq nations africaines. Elles vont devoir relever la tête si le continent ne veut pas revivre le zéro pointé de 2018 (aucun qualifié pour les huitièmes de finale).
Lewandowski toujours muet
Dur dur d’être Polonais. International depuis 2008, capitaine et meilleur buteur de la sélection avec 76 réalisations, Robert Lewandowski est toujours fâché avec la Coupe du monde. La Pologne ne s’est pas qualifiée en 2010 et en 2014. Et en 2018, l’attaquant n’a pas marqué (élimination au premier tour). Dans ce Mondial 2022, il aurait pu débloquer son compteur contre le Mexique. Mais Guillermo « Memo » Ochoa a repoussé son penalty. Lewandowski reste donc en quête d’un but en Coupe du monde.
Le Qatar déchante
Avec son statut de pays organisateur et de champion d’Asie 2019, le Qatar ne s’attendait pas à vivre un match d’ouverture aussi compliqué. L’Équateur n’a pas été impressionné et a refroidi les Bordeaux (2-0). Dans les tribunes, les supporters n’ont que peu goûté au spectacle et nombre d’entre eux sont partis avant le coup de sifflet finale, laissant un stade Al Bayt fort clairsemé. La sélection qatarienne espère reprendre pied face aux champions d’Afrique sénégalais maintenant.