Renouvellement de leurs doléances : Les sage-femmes réclament un ordre

Occasion ne pouvait être plus belle pour les sage-femmes du Sénégal que les 8es Journées scientifiques, présidées par le ministre de la Santé, afin de reposer leur doléance majeure : la mise en place d’un ordre professionnel pour gérer leur profession. «Un rapport a révélé que des millions de décès néonatals pourraient être évités si davantage de sage-femmes étaient recrutées, mais surtout réglementées. C’est pourquoi nous formulons une demande pour que l’ordre national des sage-femmes soit une réalité. Nous voulons un décret d’application de l’ordre», dit la présidente de l’Association des sage-femmes d’Etat du Sénégal.

Selon Bigué Ba Mbodji, «la société ne bénéficiera du plein devoir des sage-femmes de changer les résultats en matière de santé que si la profession participe à l’élaboration et à l’influence des décisions en matière de santé».


Elle invite le ministre de la Santé à se joindre à elles «pour défendre l’investissement, les ressources, l’autonomie, la reconnaissance et la représentation, parce qu’un accouchement ne peut pas attendre», note Mme Mbodji. «Bien sûr, toute profession a besoin d’être règlementée. Il faudrait que les populations soient rassurées que la personne qui est devant elles, portant le titre de sage-femme, a les qualités nécessaires et à la légalité de pouvoir faire ce travail, qu’elle a les compétences et qu’elle connaît ses obligations», précise-t-elle. Que va changer cet ordre après lequel elles courent depuis des années sans succès ? «Ce qui fait qu’à chaque fois une personne, quelle que soit sa profession, et particulièrement les sage-femmes, fera des infractions, des erreurs, l’ordre sera là pour pouvoir remettre les choses à l’endroit. Ça permet aussi d’inciter et d’exiger un renforcement de compétences continu pour les sage-femmes. L’ordre permettra également de pouvoir exiger aux sage-femmes qu’elles aillent vers l’information puisque la science évolue», enchaîne-t-il.

C’est un plaidoyer pour une meilleure prise en charge des soins obstétricaux. «Les sage-femmes s’occupent de plusieurs vies et ont l’obligation d’offrir à la communauté sénégalaise les meilleurs soins possible», poursuit-elle.

Une requête bien appréciée par la tutelle qui s’est engagée à aider toutes les corporations à avoir une règlementation. Pour les sage-femmes, le dossier serait très avancé. «Il ne reste qu’à les aider à avoir un accès au décret qui sera du ressort du président de la République», informe Ibrahima Sy, «disposé» à plaider cette cause des femmes qui donnent et sauvent des vies. Car «la pratique de la médecine doit être encadrée», insiste-t-il.

Il faut rappeler que lors de ces rencontres, les sage-femmes ont honoré leurs collègues qui se sont illustrées dans l’exercice de leur métier. Il s’agit de Ndèye M. Mbaye, Marième Samba, Jacqueline Nolène et feue Ndèye Marième Sy Dieng.


Par J. GOMIS – [email protected]

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