«Je n’ai pas peur de mourir»: pour traverser la Manche, les migrants prennent toujours plus de risques

Départs éloignés des côtes, conditions météorologiques dangereuses, embarcations surchargées… Face à la sécurisation de la frontière franco-britannique, les migrants recourent à de nouveaux moyens d’éviter les contrôles policiers et se mettent de plus en plus en danger dans l’espoir de traverser la Manche.

Mohamed a encore les baskets mouillées. Le regard dans le vide, assis sur une palette en bois du campement dans lequel il vit, il répète les mêmes mots. « J’essaierai à nouveau. J’essaierai jusqu’à ce que j’y arrive. »

La veille, le Nigérian, tout juste la vingtaine, a essayé de traverser la Manche pour la deuxième fois, depuis une plage de Calais. « Trop de monde voulait embarquer, c’était impossible de mettre le bateau à l’eau et la police est arrivée », raconte-t-il, l’air désemparé.

Pourtant, après avoir quitté son pays en août 2022 et avoir traversé le Niger, la Libye, l’Italie puis la France, impossible pour lui de reculer devant les trente derniers kilomètres qui le séparent des côtes britanniques.

Un sweat floqué aux couleurs du Royaume-Uni sur les épaules, il observe Douvres sur les cartes de son téléphone.

« C’est si près. Je suis convaincu que ce sera plus facile pour moi là-bas », lance l’étudiant en ingénierie avec un sourire.

SOURCE RFI

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