Vague d’agressions contre des femmes : Kafountine dresse les filets

Face à la multiplication d’agressions contre les femmes, Kafountine a pris une batterie de mesures pour surveiller la ville. Il s’agit, entre autres, de réglementer la surveillance de la circulation et aussi des restrictions dans certains secteurs d’activité.

Par Khady SONKO – A Kafountine, tout le monde est transi de peur. Pour faire face à la série d’agressions contre les femmes et assurer la sécurité des populations de manière générale, la ville de Kafountine entreprend des mesures sur la circulation des personnes, des motos Jakarta à partir d’une certaine heure. Aussi, «les gens qui résident à Kafountine sans pièces d’identification, nous allons exiger à ce qu’ils quittent. Les étrangers qui n’ont pas de carte de résidence, nous allons demander à ce qu’ils soient régularisés», a indiqué le maire de Kafountine dans un entretien accordé au Quotidien.

Au niveau des délégués de quartier et des bailleurs, ajoute David Diatta, «nous allons demander à chaque bailleur d’enregistrer ses locataires et qu’il y ait un registre au niveau du délégué de quartier». Les responsables de campement devront aussi faire pareil. «Je vais rencontrer les délégués de quartier, le président de la jeunesse, les femmes pour définir des mesures à prendre», dit M. Diatta à l’issue d’une réunion d’urgence. «Après je vais le faire dans les quartiers pour voir les dispositions à prendre pour assurer la sécurité des populations», indique le maire.

Parallèlement à cela, il est prévu la mise en place de comités de surveillance. «Cela a déjà commencé d’ailleurs, mais nous comptons le renforcer en collaboration avec la gendarmerie sur place en attendant que les brigades de police ou de gendarmerie soient installées. Les vaga­bonds qui sont au quai de pêche et qui dorment à l’air libre, on va les déguerpir», a déclaré l’élu.
D’autres mesures ne sont pas exclues pour assurer la sécurité des populations de Kafountine. Par rapport aux victimes, la Municipalité est en train de voir, avec la Plateforme des femmes pour la paix en Casa­mance, comment les accompagner. La gendarmerie a ouvert une enquête dès le premier cas.

Il faut savoir que depuis le mois de février 2024, 12 cas de violences physiques et sexuelles ciblant uniquement des femmes ont été dénombrés. Face à cette situation, la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance et les organisations de la Société civile se sont indignées et ont condamné fermement la série d’agressions contre les femmes dont le théâtre d’opération est la commune de Kafountine. En effet, les «sévices infligés aux survivantes sont d’une telle gravité qu’elles ont été toutes évacuées à Ziguinchor ou Dakar pour une prise en charge médicale», regrette la plateforme dans le communiqué. La treizième agression, indique-t-on, «a eu lieu dans la nuit du vendredi 28 juin 2024 au quartier de Nafacounda et s’est soldée par l’assassinat de madame Awa Cissé, en état de grossesse et mère de trois enfants, retrouvée morte dans sa chambre».
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