Comment les trafics de drogue prospèrent au Sahel

Dans un rapport publié vendredi, l’ONU appelle à démanteler les réseaux de trafic de drogue en Mauritanie, au Mali, au Burkina Faso, au Niger et au Tchad. Du cannabis à la cocaïne en passant par les opioïdes, les trafics de stupéfiants prospèrent au Sahel en profitant de l’instabilité et la corruption dans la région et de sa position géographique sur le marché global.

L’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) appelle à prendre des mesures « urgentes » pour démanteler les réseaux de trafic de drogue qui alimentent l’instabilité dans les pays du Sahel comme la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad, dans son rapport 2024 publié vendredi.

« Les États du Sahel et la communauté internationale doivent prendre des mesures urgentes, coordonnées et globales pour démanteler les réseaux de trafic de drogue », bien implantés au sein des États et des élites locales, avertit Leonardo Santos Simão, représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel cité dans ce rapport.(Re)voir L’Afrique de l’Ouest, nouvelle plaque tournante du trafic de drogue.

Au Mali, au Burkina Faso et au Niger, trois pays dirigés par des régimes militaires où des groupes armés notamment djihadistes contrôlent de vastes pans de territoire, « le faible État de droit facilite l’expansion de l’économie de la drogue, qui peut, à son tour, fournir des ressources financières pour maintenir ou intensifier les conflits », souligne l’ONUDC.

Ces pays aux frontières poreuses sont des couloirs de transit pour les drogues qui circulent à partir des ports des pays du golfe de Guinée vers la Méditerranée et l’Europe, en passant par les routes transsahariennes. « Les trafiquants ont utilisé leurs revenus pour pénétrer différentes strates de l’État » par le biais de la corruption, affirme ainsi l’ONUDC.

Le trafic de drogue est « facilité par un large éventail d’individus, y compris des membres de l’élite politique, des leaders communautaires et des chefs de groupes armés » et permet à ces groupes armés « de maintenir leur implication dans le conflit, notamment par l’achat d’armes », selon les auteurs de ce rapport. Ils citent notamment la Plateforme des mouvements du 14 juin 2014 d’Alger et la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) au Mali.

Depuis quelques années, la région est également devenue une zone de consommation. La résine de cannabis reste la drogue la plus fréquemment saisie dans les pays du Sahel, suivie par la cocaïne et les opioïdes.

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