Systèmes financiers décentralises : la BCEAO digitalise les opérations financières

Le développement fulgurant des Systèmes financiers décentralisés et leur rôle dans le développement endogène dans l’espace Uemoa n’est plus à démontrer. Afin de garantir la protection des ressources des déposants et la sécurisation des transactions, la Bceao a conçu un guide pratique de digitalisation des opérations des Systèmes financiers décentralisés. 

Initiée dans l’Uemoa dans les années 1980, la mobilisation de l’épargne nationale (à travers les mutuelles, coopératives d’épargne et de crédit, caisses villageoises et d’organisations paysannes) a fini par convaincre les décideurs politiques de la nécessité d’en faire un véritable levier de croissance et de développement endogène. Le développement de ces institutions, à un rythme soutenu, a suscité l’intérêt des gouvernements, des partenaires au développement et de la Banque centrale (Bc). Cette croissance a abouti, en 1993, à la mise en place du premier cadre juridique couvrant cette activité dans l’Union, à travers le Projet d’appui à la réglementation sur les mutuelles d’épargne et de crédit (Parmec). Le but visé est la protection des ressources des déposants et la sécurisation des transactions.

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Depuis, le secteur de la microfinance a connu une forte expansion dans l’espace économique de l’Uemoa et a amélioré ses performances, notamment en termes de mobilisation de ressources et d’octroi de crédit.
Toutefois, cette embellie a été cachée par de nombreuses faiblesses, liées notamment à la gouvernance de ces institutions, la défaillance des systèmes d’information, la gestion peu efficiente des risques, la non-maîtrise des mécanismes internes de contrôle et le non-respect des dispositions légales et réglementaires.
En réponses à tous ces freins dans ledit secteur, la Bceao s’est résolu à l’assainir par sa modernisation. Et ce processus a démarré depuis 2004, par l’élaboration d’un Programme régional d’appui à la finance décentralisée (Prafide), qui a permis à plusieurs institutions de microfinance d’améliorer leur fonctionnement. Ainsi, le premier cadre juridique a été révisé en 2007, en vue de renforcer les règles existantes et de mieux prendre en charge les insuffisances relevées. A cet égard, des innovations, visant l’amélioration du fonctionnement, de la supervision au niveau régional ainsi qu’une meilleure protection des déposants, ont été introduites. Ces innovations se sont traduites par une évolution du montant des dépôts collectés, qui a été multiplié par 4, entre décembre 2007 et décembre 2020, passant de 400 milliards de FCFA à 1650 milliards de FCFA. De même, les crédits accordés ont également été multipliés par 4, pour se situer à 1662 milliards de FCFA à fin 2020, contre 377 milliards de FCFA à fin 2007.

JEAN PIERRE MALOU

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