CN-ITIE – Souveraineté énergétique : Oulimata Sarr plaide pour le mix

La souveraineté énergétique passera forcément par l’utilisation d’énergie fossile. A l’aune de l’exploitation des hydrocarbures, le Sénégal ne devrait pas se tirailler entre le respect de l’environnement et l’utilisation des hydrocarbures. Oulimata Sarr, la présidente de l’Itie, est d’avis que les deux peuvent être alliés. 

Par Malick GAYE – Entre une autonomie énergétique et l’exploitation raisonnée des hydrocarbures, le Sénégal fait face à un dilemme.

Que faire dans ce cas ?

Oulimata Sarr, la présidente du Comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Cn-Itie), ne s’embarrasse pas. «Il est évident que nous devons faire les deux», a-t-elle déclaré hier, lors de la cérémonie d’ouverture d’une session de formation des membres du groupe multipartite (Gmp) sur les exigences de la norme Itie en matière de divulgation des émissions de gaz à effet de serre. Pour elle, la position est d’autant plus compréhensible que «la crise au Moyen-Orient aura comme conséquence directe l’augmentation des cours du pétrole et interpelle tous les pays qui n’ont pas atteint leur souveraineté énergétique».

Forte de ce contact, elle a estimé que le continent africain risque de «supporter de façon disproportionnée les conséquences du changement climatique, même si elle ne contribue qu’à hauteur de 3%, voire 4% des émissions de gaz à effet de serre». Malgré cette situation, l’ancienne ministre de l’Economie, du plan et de la coopération sous Macky voit une issue dans le respect de la Norme Itie 2023. Qui «offre des instruments aux parties prenantes pour mieux appréhender les changements induits par la transition énergétique, en encourageant la divulgation des données sur les politiques nationales en matière de transition énergétique et les subventions (Exigence 2.1), les réserves (Exigence 3.1), les prévisions de recettes (Exigence 5.3), les dépenses sociales et les impacts environnementaux (Exigence 6.1) y compris les émissions de gaz à effet de serre (Exigence 3.4)».

Ainsi, l’utilisation de ces données pourra éclairer le débat public et les décisions politiques sur la transition énergétique. «Dans le cadre du Rapport Itie 2022, certaines entreprises ont précisé leurs politiques et initiatives visant à réduire leurs impacts en matière de carbone. Il s’agit notamment de Sococim Industries, de Woodside Energy et de Total Energies EP Sénégal. Nous aurons dans le prochain Rapport Itie 2023 en cours d’élaboration, de plus amples informations sur la transition énergétique», a-t-elle annoncé.

Pour sa part, le président de la Commission de l’énergie et des ressources minérales de l’Assemblée nationale a relevé que «l’urgence de limiter les émissions de gaz à effet de serre est au cœur de la lutte contre le changement climatique». Abass Fall a appelé à «un juste équilibre sur la prévention du changement climatique et la lutte contre la pauvreté énergétique et l’accès à l’énergie pour tous».

Les conclusions de cet atelier serviront dans la prise en compte des prochaines décisions dans un domaine aussi vaste que les mines et ressources naturelles.
Cet atelier s’inscrit dans le cadre de la prochaine évaluation du Sénégal en janvier 2025 par l’instance internationale sur la base des exigences de la norme 2023. Il vise à renforcer la compréhension des membres du Groupe multipartite de l’Itie «sur la manière dont ils peuvent soutenir la divulgation publique, la déclaration des émissions et de participer à un débat qui nous interpelle».

Le Gmp de l’Itie est une structure regroupant des membres du gouvernement, des entreprises extractives publiques et privées et des organisations de la Société civile. Il a pour mission de mettre en œuvre les principes et critères de l’Itie et de se conformer à ses exigences.
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