Un rein de porc génétiquement modifié transplanté chez un humain: vers des organes illimités ?

Un événement médical s’est produit aux Etats-Unis: la première greffe d’un rein de porc chez un homme.

Richard Slayman, âgé de 62 ans, a marqué l’histoire en devenant le premier patient vivant à recevoir un rein de porc, dans une opération réalisée par l’Hôpital général du Massachusetts. Après sept ans sous dialyse en raison d’une insuffisance rénale causée par le diabète de type 2 et une hypertension, et une première greffe de rein humain en 2018 qui a échoué cinq ans plus tard, Slayman s’est vu offrir une nouvelle chance grâce à cette avancée médicale.

Cette transplantation est le fruit de longues années de recherche sur les organes génétiquement modifiés, visant à pallier la pénurie critique d’organes humains disponibles pour les greffes. La biotechnologie, avec l’aide de la société eGenesis, joue un rôle clé dans ce progrès.

En utilisant CRISPR, un système innovant d’édition génétique, les scientifiques ont modifié l’ADN de porcs pour rendre leurs organes compatibles avec le corps humain. Cette modification comprend la suppression de trois gènes responsables de la production de sucres attaqués par le système immunitaire humain, l’ajout de sept gènes humains pour prévenir le rejet de l’organe, et la désactivation de séquences d’ADN viral pouvant être nocives pour l’homme.

Au total, 69 modifications génétiques ont été apportées pour adapter le rein de porc à son nouveau corps humain.

Pour minimiser les risques de rejet de l’organe, Slayman a reçu des traitements à base d’anticorps et des médicaments immunosuppresseurs. La réussite apparente de cette opération ouvre des perspectives prometteuses pour l’avenir des transplantations, laissant envisager un jour où la dialyse deviendrait obsolète.

Cette avancée n’est pas seulement un espoir pour les milliers de personnes en attente d’une greffe, mais représente également une percée potentielle pour résoudre le problème de l’accès inégal aux greffes de rein, particulièrement pour les patients issus de minorités ethniques. L’offre abondante d’organes issus de cette technologie pourrait grandement contribuer à l’équité en santé et offrir la meilleure solution contre l’insuffisance rénale: un rein fonctionnel à tous ceux qui en ont besoin.

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