Première sortie du 5ème Président: Diomaye porte le projet

Si Ousmane Sonko est le concepteur du «Projet», Bassirou Diomaye Faye, élu président de la République ce 24 mars, devra être son exécutant pour concrétiser les rêves de ces milliers de jeunes, qui frétillent de joie en se projetant déjà sur un avenir qu’ils espèrent florissant.

Par Bocar SAKHO – Vive le Président : Bassirou Diomaye Diakhar Faye est ainsi donc le 5ème chef de l’Etat sénégalais ! Son élection a été acquise au premier tour de façon retentissante, les félicitations se succèdent pour saluer la prouesse de BDF, qui réussit un coup de maître pour son premier essai. S’il est le «Plan B» de Sonko, qui l’a investi, soutenu, accompagné jusqu’à la consécration finale, il est en même temps l’élu du «Projet». On verra très rapidement les contours de celui-ci, car la nomination de son Premier ministre et de l’équipe gouvernementale dans les prochains jours donnera une indication claire de ses orientations.

Pour «BDF», c’est une consécration à un âge relativement jeune (44 ans), mais cela n’a plus d’importance. Ni les interrogations sur son étoffe ni sur la force de ses épaules pour porter ces attentes. Toutes ces interrogations ont été balayées par le Peuple sénégalais, qui a décidé d’expérimenter le «Projet», après un vote massif et sans ambiguïté. Lequel fait enthousiasmer des millions de jeunes. Il devra porter cet espoir et entretenir les jardins de rêves de ces personnes. Leurs yeux pétillent de joie. Ils brillent d’attentes et d’espoir qu’un nouvel avenir est à portée de main après avoir mis à terre «le système» et obtenu leur «indépendance». C’est le récit qu’on fait de cette victoire des démolisseurs du «système».

Aujourd’hui, la «Djakar­tisation» des rues de Dakar et des autres agglomérations de l’intérieur est un indicateur d’un sérieux problème de formation et de qualification des jeunes en dépit des efforts consentis par le régime finissant. Il faut y ajouter le caractère informel de notre économie et de certains emplois précaires pour montrer la rudesse de la tâche. Pour un Président, qui a le même âge que certains demandeurs d’emploi, les engagements doivent être sans doute clairs. Les électeurs ont une ébauche du programme électoral de «Diomaye Pré­sident», qui vend aussi le projet d’une économie endogène performante. Pour y arriver, il compte notamment sur la préférence nationale, la formalisation du secteur informel, un Etat interventionniste quand il le faut, l’autonomie financière des collectivités territoriales, une monnaie propre et la mise en place d’un «Livret d’épargne du patriotisme économique populaire» qui permettra de financer les petites et moyennes entreprises locales ou régionales. Il y aura un accent social et solidaire enrobé par un Fonds national de solidarité et un Programme national de solidarité pour lutter contre la pauvreté, l’exclusion et autres formes de vulnérabilité.

Quelques lignes du «Projet» ?


Au-delà de la polémique créée par la sortie annoncée du franc Cfa et de la création d’un poste de vice-président, il annonce une réforme des institutions. Va-t-il réduire la voilure présidentielle ? Il l’a promis. Le candidat Diomaye Faye a signé le Pacte national de bonne gouvernance démocratique pour mettre fin à l’hyper-présidentialisme. C’est une idée des mouvements Sursaut citoyen et Demain le Sénégal, engagés dans le combat de la «refondation des institutions». Bassirou Diomaye Faye annonce en effet le passage d’un Conseil à une Cour constitutionnelle, une réforme substantielle du Conseil supérieur de la magistrature, l’ouverture de la magistrature à d’autres professionnels du Droit et l’institution des peines alternatives et d’un juge des libertés. Pour obliger à la transparence, le candidat affiche, dans son programme, la volonté de soustraire les corps de contrôle de la tutelle de l’Exécutif, de réformer l’Ofnac, de supprimer les fonds politiques et de faire voter une loi pour la protection des lanceurs d’alerte.

Quant aux réformes concernant l’Administration publi­que, sont envisagées : la dématérialisation des procédures régulières, la primauté du concours comme mode de recrutement, la mise en place d’un mécanisme de suivi-évaluation, l’obligation pour les ministères, institutions et démembrements de l’Etat, de publier annuellement des rapports d’activités. Est surtout envisagée et proposée, l’interdiction du militantisme politique aux directeurs de certains départements ministériels et sociétés d’Etat.

Cette nuit du 24 mars a été une validation du «Projet» dont le parrain ne sera pas le personnage central au niveau de l’Exécutif, à savoir Ousmane Sonko. Cette nuit victorieuse lui était prédestinée, mais le destin, au-delà des contingences politico-judiciaires pré-électorales, a choisi Bassirou Diomaye Faye comme l’élu. Et Sonko son binôme ou complément ? That is the question !


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