Espagne: défilé pour la défense du système de santé de la région de Madrid
Quelque 200 000 personnes selon les autorités de Madrid et le triple selon les organisateurs. Les manifestants ont parcouru les rues de la capitale espagnole ce dimanche matin pour défendre le système de santé public de cette région. Madrid est la région la plus riche, mais c’est aussi celle qui investit le moins dans le système sanitaire.
Avec notre correspondante à Madrid, Diane Cambon – RFI
C’est une véritable marée blanche qui a envahi dimanche matin le centre de Madrid pour soutenir le système de santé public de la région. Il y avait des blouses blanches, mais aussi des représentants de la classe politique et du monde de la culture comme le cinéaste Pedro Almodovar, qui ont défilé contre les mesures de la très libérale présidente de la région de Madrid, Isabel Ayuso, aussi l’une des figures du Parti populaire (PP).
En Espagne, où la santé est une compétence de chaque région, la région de Madrid est celle qui investit le moins dans le système public. Le gouvernement central socialiste a apporté son soutien aux manifestants. « Madrid est la région qui investit le moins dans la santé par habitant. La moyenne nationale est de 1 700 euros par habitant et à Madrid, c’est 1 300 euros », a affirmé le ministre de la présidence, Felix Bolaños. « C’est la région qui a le moins de médecins et d’infirmières par habitant », a-t-il ajouté. Selon lui, la crise du système de santé public de la région est due à un « management désastreux » de la part du gouvernement régional PP.
Manque de personnel
Depuis la crise du Covid, les problèmes se multiplient dans les centres de santé, où il manque du personnel. Mais ce qui vient de provoquer cette mobilisation massive du personnel sanitaire et des patients est l’ultime décision des autorités de fermer les centres de premier soin dans les zones les moins peuplées. Plusieurs urgences hospitalières déjà saturées ont été obligées de fermer par manque de personnel.
La semaine dernière, 34 médecins ont annoncé haut et fort leurs démissions. Or ce geste a provoqué les railleries de l’actuelle présidente Isabel Ayuso. Ce dimanche, le corps médical attendait des excuses de la dirigeante et surtout un changement de politique sanitaire avec plus de moyens.
La manifestation intervient en amont d’une grève annoncée pour le 21 novembre, de 5 000 médecins, notamment des pédiatres, qui protestent contre leur « surcharge de travail », leurs carnets de rendez-vous « sans fin » et « l’insuffisance du temps passé avec (leurs) patients ».