Nucléaire et guerre en Ukraine au cœur de la visite d’Emmanuel Macron en République tchèque
Emmanuel Macron se rend à Prague, en République tchèque, ce mardi 5 mars. Le président français doit y signer, avec le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, un plan d’action relatif au partenariat stratégique bilatéral entre les deux pays. Des discussions sur les questions internationales, énergétiques ou encore de transport sont au menu de cette visite.
Avec notre envoyée spéciale à Prague, Charlotte Urien-Tomaka
C’est la troisième fois qu’Emmanuel Macron se rend à Prague. Pour ce voyage éclair d’une journée, il sera évidemment question de l’Ukraine, mais aussi de renforcement bilatéral entre la France et la République tchèque, notamment dans le nucléaire civil. Un contrat de plusieurs milliards de dollars est évoqué avec, à la clef, la construction de quatre réacteurs dans le pays.
Le PDG d’EDF, mais aussi d’autres représentants de la filière nucléaire, accompagnent le chef de l’État dans ce déplacement. Tous se retrouveront pour parler du sujet lors d’un forum franco-tchèque sur le thème de l’énergie nucléaire.
Emmanuel Macron a prévu de rencontrer la communauté française en début de voyage. Quelque 10 000 ressortissants vivent en République tchèque. L’objectif est de démontrer l’amitié qui existe entre les deux peuples.
« La République tchèque peut être un bon intermédiaire »Daniel Vallot
Un compromis sur la livraison de munitions à l’Ukraine ?
Le président de la République rencontrera ensuite son homologue tchèque, Petr Pavel, puis Petr Fiala, le président du gouvernement. Des discussions porteront sur l’initiative tchèque pour accélérer les livraisons de munitions vers l’Ukraine et sur laquelle Paris n’a pas encore dévoilé sa décision. Le plan tchèque à ce sujet suscite quelques réticences côté français, explique Lukas Macek, chef du Centre Grande Europe à l’Institut Jacques-Delors, au micro de Daniel Vallot :
« La France soutenait l’idée que les munitions à livrer à l’Ukraine devraient être d’origine essentiellement européenne. Donc il y avait cette volonté de financer l’aide à l’Ukraine qui ferait profiter l’industrie européenne de ces commandes. (…) Le plan porté par le gouvernement tchèque et soutenu par une quinzaine de pays aujourd’hui, est d’acheter les munitions là où elles sont disponibles immédiatement, c’est-à-dire en dehors de l’Union européenne. La réticence est là. Mais je pense aussi que vu l’urgence, vu le fait qu’objectivement, l’Union européenne n’a pas été en mesure de produire les quantités de munitions qu’elle avait promis aux Ukrainiens, il est assez logique qu’il y ait une volonté de compromis sur cette question et d’accepter cette proposition tchèque comme une solution pragmatique immédiate. »
Ce déplacement s’achèvera par une séquence culture à la Galerie nationale de Prague, où Emmanuel Macron visitera la collection française du musée, avant un retour vers Paris dans la soirée.