Commission d’enquête parlementaire : KARIM À UN DOHA DE LA VICTOIRE
La Commission d’enquête parlementaire a un but : elle doit remettre Karim Meïssa Wade dans le jeu. Du moins, c’est ce que semble dire le Pds qui assure qu’il «n’y aura pas d’élection présidentielle sans la présence de Karim Wade».
«Il n’y aura pas d’élection présidentielle au Sénégal sans la présence de Karim Wade.» C’est désormais clair. Le Parti démocratique sénégalais (Pds), en demandant une mise sur pied d’une Commission d’enquête parlementaire pour entendre deux juges constitutionnels, avait manifesté une volonté de transparence dans la gestion du processus électoral. Le Pds avait ainsi pointé un doigt accusateur sur deux juges constitutionnels en les soupçonnant de corruption et de conflits d’intérêts. Mais depuis la plénière d’hier à l’Assemblée, les motivations semblent un peu plus claires.
Pratiquement, la majorité des députés du Groupe Liberté, démocratie et changement a tenu les mêmes propos parfaitement résumés par Mame Diarra Fam. Donc, la participation à la Présidentielle de Karim Meïssa Wade, qui a menti à deux reprises aux Sénégalais sur sa nationalité française, vaudrait plus que l’honorabilité deux juges du Conseil constitutionnel. C’est ce que le Pds ainsi que ses soutiens semblent dire. Faut-il le rappeler, pour une participation de Karim Meïssa Wade à l’élection présidentielle, le processus doit être arrêté. Ce qui va entraîner un report. Ce qui ne semble pas importer à la députée Woré Sarr. Elle a réclamé «l’arrêt de tout le processus pour une élection transparente et inclusive». Poursuivant, elle a ajouté qu’«une Commission d’enquête parlementaire doit être mise en place pour faire la lumière sur les conditions nébuleuses dans lesquelles certains candidats ont été éliminés par le Conseil constitutionnel».
Le député Bara Gaye de Yewwi askan wi (opposition) a estimé qu’à ce stade, «il n’est plus possible de reporter l’élection», se disant malgré tout «favorable» à la mise en place de cette Commission d’enquête parlementaire. Pour la majorité, les députés sont en droit de chercher à faire la lumière sur la question. Seydou Diouf de Benno bokk yaakaar (Bby) a regretté la posture de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums) au moment où, «à chaque fois qu’il a fallu lever l’immunité parlementaire, l’Assemblée l’a fait». Le président de la Commission des lois a précisé que cette procédure ne saurait être suspendue tant qu’une information judiciaire n’a pas été ouverte et notifiée au président de l’Assemblée nationale.
LEQUOTIDIEN