Liste définitive des candidats à la Présidentielle : BATAILLE EN VINGT

Continuant de dénoncer la «spoliation» dont ils se disent victimes de la part du Conseil constitutionnel, les candidats recalés appellent les populations faire barrage au «recul démocratique» qui se déroule dans le pays.

Par Justin GOMIS – A deux semaines du lancement de la campagne électorale, les nuages qui s’amoncellent dans le pays n’augurent pas une élection présidentielle calme et paisible. Le collectif des candidats spoliés, et même certains qui ont réussi à passer le filtre du Conseil constitutionnel comme Aly Ngouille Ndiaye et Mahammed Boun Abdallah Dionne, n’accordent pas du crédit au fichier électoral. Ils ont tenu hier une conférence de presse  pour dénoncer  non seulement les décisions prises par le Conseil constitutionnel, mais aussi le manque de fiabilité du fichier.

D’emblée, c’est l’ancien ministre de l’Intérieur, qui a organisé les élections de 2019, qui a fait état de toute sa préoccupation par rapport à ces impairs. D’après lui, il y a 900 mille électeurs qui sont considérées comme non trouvés. Une chose qui semble le surprendre. Pour rejeter un parrain, l’ancien ministre  sous Macky Sall rappelle les conditions : «j’ai organisé moi-même les élections de 2019. On avait mis un dispositif. J’en connais beaucoup sur le fichier électoral. Le seul facteur, c’est le discriminant qui est la date d’expiration de la Carte nationale d’identité», a-t-il informé.

De l’avis de Abdourahamane Diouf, «nous sommes en face d’un coup d’Etat électronique qui a été exécuté par le Conseil constitutionnel».

Pour lui, «le Conseil constitutionnel, qui est censé faire le Droit mais a essayé de faire de l’informatique, s’est montré très faible dans le domaine de l’informatique. Un coup d’Etat électronique  fait par des juristes qui ont voulu être des informaticiens  au service d’un pouvoir finissant qui essaie de s’accrocher à des  individus pour pérenniser ce pouvoir», a-t-il dit. Le leader du parti Awalé ne cache pas son mal-être après la décision du Conseil constitutionnel. Pour lui, le Conseil constitutionnel a conféré tout son pouvoir à un informaticien. «Je n’ai rien contre l’informaticien. Depuis un mois, il est sur la question du parrainage.

Personne ne sait là où il habite au Sénégal, personne ne connaît son nom. La difficulté du Conseil constitutionnel, c’est pourquoi prendre cet informaticien pour faire un travail de déstabilisation politique. Si vous lisez la décision rendue par le Conseil constitutionnel, elle ne correspond pas à la vérité. Le Conseil constitutionnel doit donner la réalité des faits», a-t-il indiqué, tout en informant avoir trouvé dans la décision du Conseil, des lettres sur tous les parrainages rejetés.

D’après Mimi Touré, ce qui se passe dans notre justice est un véritable scandale.

Ce qui amène l’ancienne Pm à demander au Conseil constitutionnel d’assumer ce qu’il fait, parce qu’aujourd’hui le Sénégal est la risée de toute l’Afrique. Puisqu’il y a des contestations, elle demande  qu’on ouvre les malles. «Arrêtez de prendre des décisions politiquement orientées. On nous demande d’apporter des preuves, mais 10 mille de nos parrains figurent dans le fichier de 2022. Aujourd’hui, personne ne sait avec quel fichier on ira à l’élection. Le fichier électoral a été taillé sur mesure, en fonction de la tête du candidat», croit-elle.

Selon Cheikh Tidiane Gadio, le Conseil a mis dans sa décision, des noms de famille qui ne figuraient guère sur leur fiche de parrainage. «Il y a 700 Tine qui sont répertoriés dans notre fichier alors qu’il n’existe pas un seul Tine dans le document que nous lui avons remis. Nous leur avons posé la question. Expliquez-nous ce que font ces Tine dans notre document. Pour ne pas répondre à cela, on a sorti notre mandataire du bureau», s’est désolé le panafricaniste. Au regard de toutes ces imperfections, Abdourahmane Diouf a tenu à interpeller l’Union européenne et la Cedeao, qui sont déjà prêtes pour des observations.

«La Cedeao est ici pour des observations, de même que l’Union européenne.

Ce n’est pas le 25 février qu’on va déterminer celui qui sera le président de la République.

Il faut qu’elles prennent leurs responsabilités. Elles ont vu ce qui s’est passé en Guinée et au Mali. Nous ne l’accepterons pas. Je le dis à l’endroit de la Cedeao et de l’Union européenne, nous n’accepterons pas qu’une victoire technique soit officialisée au soir du 25 février par le Conseil constitutionnel», a-t-il fait savoir.

Les candidats «spoliés», comme ils se définissent, appellent les populations à faire face pour combattre ce recul démocratique dans le pays. Ils promettent de former un seul bloc pour que le Droit soit rétabli dans le pays et que l’élection se fasse dans des conditions optimales et transparentes.

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