Le conflit en mer Rouge pèse sur l’économie chinoise
La Chine appelle à la fin du « harcèlement » des navires civils en mer Rouge et « au maintien de chaînes d’approvisionnement mondiales fluides », a fait savoir vendredi 19 janvier l’une des porte-parole de la diplomatie chinoise. Les attaques de Houthis visant des navires marchands qu’ils estiment « liés à Israël », pèsent sur les exportateurs chinois.
Après les années de restrictions sanitaires Covid, cette crise en mer Rouge est la goutte d’eau qui fait déborder les entrepôts et désespère les exportateurs de la côte Est chinoise. Retards de livraison, coûts croissants… « Il y a deux impacts majeurs à cette crise », nous explique Marco Castelli, fondateur d’IC Trade, implanté à Yiwu, dans le sud-est de la Chine. Il exporte des pièces mécaniques fabriquées en Chine vers l’Europe…
Envol du prix des conteneurs « Le premier impact, c’est le rallongement des délais d’expédition. Les temps de transit sont plus longs. Il faut compter environ 20 à 25 jours de plus que d’habitude. C’est donc un problème de trésorerie et de stocks pour les clients et les fournisseurs. Et puis le deuxième impact, ce sont les prix d’expéditions qui augmentent » Les prix des conteneurs ont été multipliés par 3 voire 4, précise ce spécialiste, selon l’urgence de la livraison. Et certains importateurs ont déjà reculé une partie de leurs commandes. « C’est toujours mieux que pendant le virus, il y a des hauts et des bas dans le commerce ; on essaie de faire, nous explique cet intermédiaire qui travaille avec de nombreux clients en Europe, au Maghreb et en Afrique. Mais il ne faudrait pas que ça dure. En ce moment les transports sont super chers. On est passé de 2 000 euros à 6 000 pour un conteneur vers la France. Donc ceux qui ne sont pas à court de stocks, disent qu’ils vont attendre les vacances chinoises le mois prochain (NDT les vacances de la fête du printemps) en espérant que les prix redescendent. Moi, j’ai un client marocain qui m’a dit qu’il avait encore un peu de stock et qu’il attendrait après le Nouvel an chinois pour se faire livrer, car pour l’instant les transports sont trop chers. Mais bon, celui qui a vraiment besoin de sa marchandise, il n’a pas le choix. Pour les commerçants, il faut bien que les boutiques tournent, et c’est le client final qui va payer les pots cassés. »
SOURCE RFI