États-Unis: jugé pour fraudes, Trump fait de son procès une tribune politique contre Biden
Donald Trump a une nouvelle fois transformé jeudi 11 janvier son procès civil pour fraudes financières en tribune politique, dénonçant une « ingérence électorale » qui serait « orchestrée » par « l’escroc Joe Biden », à quatre jours du début des primaires républicaines dont il est le grand favori.
L’ancien locataire de la Maison Blanche qui rêve d’y retourner est accusé avec ses fils Eric et Donald Jr d’avoir gonflé de manière colossale durant les années 2010 la valeur des gratte-ciel, hôtels de luxe ou golfs au cœur de leur empire, la Trump Organization, pour obtenir des prêts plus favorables des banques et de meilleures conditions d’assurance.
La procureure générale de l’État de New York Letitia James, qui a porté plainte au civil à l’automne 2022 pour fraudes financières, leur réclame 370 millions de dollars de dédommagements, mais le procès menace aussi de retirer à la famille Trump le contrôle de ses actifs immobiliers.
En retournant jeudi au tribunal pour les plaidoiries finales, Donald Trump, 77 ans, a une nouvelle fois tonné devant la presse contre une « ingérence politique », une « chasse aux sorcières » et un « procès très injuste ».
« Mes affaires judiciaires, qu’elles soient civiles ou pénales, ont toutes été montées par Joe Biden, l’escroc Joe Biden », a lancé le milliardaire après l’audience, dans une déclaration à la presse à son « Trump Building » un gratte-ciel historique de Wall Street à Manhattan. « Ils le font pour interférer avec les élections », a-t-il encore accusé.
À l’audience, le favori des primaires du Parti républicain, qui commencent lundi dans l’Iowa (Midwest), voulait assurer lui-même sa plaidoirie.
Une demande refusée par le juge Arthur Engoron qui redoutait « un discours de campagne » dans le prétoire. Finalement, le magistrat a autorisé Donald Trump à développer quelques arguments et il en a profité pour attaquer la procureure Letitia James, une magistrate afro-américaine élue du Parti démocrate.
« Ils veulent s’assurer que je ne gagne plus jamais (les élections). Elle (la procureure générale) déteste Trump… et si je ne peux pas en parler, cela me cause du tort », a-t-il lancé. Le juge a tenté de l’interrompre, mais M. Trump lui a rétorqué : « Vous poursuivez votre propre objectif, vous ne pouvez pas écouter plus d’une minute ».
Depuis que le procès a commencé le 2 octobre, le milliardaire et tribun a tempêté contre la justice à chacune de ses venues au palais de justice de Manhattan, dénonçant un « procès digne d’une république bananière ». Ses avocats plaident un dossier selon eux juridiquement vide.