France: Michel Barnier nommé Premier ministre par Emmanuel Macron

Le président de la République française a demandé à l’ex-commissaire européen de droite de « constituer un gouvernement de rassemblement au service du pays ». Soixante jours après le résultat des élections législatives, et après des semaines de flou politique, Michel Barnier, 73 ans, succède à Gabriel Attal, 35 ans.

La France a un nouveau Premier ministre. Après de très longues réflexions et de nombreuses pistes, Emmanuel Macron a finalement décidé de nommer Michel Barnier à la tête du gouvernement. Un homme de droite donc, avec une longue expérience à la fois en France et en Europe. Son profil avait été évoqué dès l’été, mais sans que cela aille plus loin. Michel Barnier avait toutefois fait passer le message qu’il était disponible, tout en restant en retrait.

« Cette nomination intervient après un cycle inédit de consultations au cours duquel, conformément à son devoir constitutionnel, le président s’est assuré que le Premier ministre et le gouvernement à venir réuniraient les conditions pour être les plus stables possibles et se donner les chances de rassembler le plus largement », a fait savoir l’Élysée.

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Michel Barnier cochait plusieurs cases essentielles pour le chef de l’État : plus d’ambition présidentielle affichée. Il s’avérait donc moins menaçant pour les ambitieux du camp macroniste. Il est une figure politique avec une identité à la fois européenne et conservatrice, qui ne devrait braquer ni l’aile gauche du camp présidentiel, ni Les Républicains, ni le Rassemblement National, arbitre assumé d’une nomination penchant à droite.

Le nouveau Premier ministre va donc devoir trouver une équipe pour gouverner susceptible d’échapper à la censure parlementaire. Quelles personnalités politiques et issues de quels partis seront désignées ? Ce sera la suite du feuilleton politique actuel français. Et les premières réactions à la nomination de Michel Barnier laisse entrevoir ce que pourrait être ce gouvernement de coalition.

Premières réactions à droite de l’échiquier politique

Xavier Bertrand, ex-ministre de Nicolas Sarkozy et président des Hauts-de-France, pressenti encore, il y a peu, pour le poste, a félicité l’élu et lui a adressé ces vœux de succès.

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Le Rassemblement national (RN) a déjà fait savoir que le parti attendrait la déclaration de politique générale de Michel Barnier, avant de se positionner. Interrogée par des médias sur le dépôt éventuel d’une motion de censure, Marine Le Pen a répondu ceci : « Non. (…) Nous avons posé un certain nombre de conditions, la première étant d’avoir un Premier ministre qui soit respectueux des électeurs du RN (…) je pense que M. Barnier correspond à ce critère. Pour le reste, sur les sujets de fond, nous attendrons de voir quel est le discours de politique générale de M. Barnier et la manière dont il mène les compromis qui sont nécessaires sur le budget à venir ». 

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Dans le camp présidentiel, Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, appelle à la reprise du travail parlementaire au « service des Français ».

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Cinquante deux jours après sa démission, Gabriel Attal, a tenu à remercier les Français. Plus jeune Premier ministre, il laisse la place au plus vieux Premier ministre de la Ve République. La passation de pouvoirs aura lieu à 18 heures à Matignon. 

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Le Nouveau Front populaire vent debout

L’alliance de gauche arrivée en tête, mais sans majorité absolue, aux élections législatives, a redit son indignation. Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV a réagi via une vidéo sur les réseaux sociaux, dans laquelle elle explique avoir interrompu la réunion de direction des Verts pour réagir à la nomination de Michel Barnier à Matignon : « Le premier mot qui me vient c’est ‘de qui se moque-t-on ?’ C’est un vrai scandale. On dit souvent que les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures, déjà celle-ci a été trop longue et cette fin ne fait plus rire personne. (…) C’est l’histoire politique du pays qui s’écrit (…) et cette histoire inédite prend une tournure extrêmement préoccupante (…) Je suis extrêmement inquiète de ce qui vient de se passer. Emmanuel Macron depuis des semaines a fait de l’obstruction, son but était de ne pas avoir à changer sa politique. Et là, le cap ne va pas changer mais avec Monsieur Barnier, le principal risque est que ce cap s’intensifie au détriment des plus précaires, au détriment de la planète, au détriment de la situation démocratique de ce pays, qu’on essayait au Nouveau Front populaire de réparer ». Marine Tondelier avait en effet bataillé tout l’été pour la nomination de Lucie Castets.

Mathilde Panot (LFI) considère que le président français ne respecte pas la « souveraineté populaire » et le « choix issu des urnes ». Même réaction de Jean-Luc Mélenchon qui estime que « l’élection a été volée au Français ». Et que ce n’est donc pas un Premier ministre issu du Nouveau Front populaire qui a été choisi malgré le résultat des législatives : « Ce sera un membre parmi d’autres, d’un parti qui a été le dernier à l’élection législatives (…) L’élection a donc été volée au peuple français, le message a donc été nié et maintenant nous découvrons un PM qui est nommé avec la permission et peut-être sur la suggestion du RN alors que le deuxième tour des législatives avait été consacré à faire échec au RN. » Sur RFI, Thomas Portes, LFI, a détaillé : « Michel Barnier, c’est l’augmentation du temps de travail, c’est la retraite à 65 ans (…) les gens sont venus aux urnes pour dire qu’ils ne voulaient plus de cette politique-là. (…) Nous, on a enclenché la procédure de destitution. Je vous rappelle il y a une date importante, c’est samedi, sortez dans la rue pour ramener ce Président à la raison ».

Côté socialiste, Olivier Faure parle de « crise de régime ».

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Chez les communistes, Ian Brossat a ironisé sur le parti dont est issu Michel Barnier, les LR, qui ont obtenu 5,41 % des suffrages, soit 39 sièges au second tour des élections législatives, un résultat très faible derrière toutes les autres forces politiques. 

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SOURCE RFI

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