Chazal ou Bern à la Culture, Véran sur le départ: le point sur les tendances pour le nouveau gouvernement
Deux jours après le changement de locataire à Matignon, Emmanuel Macron et Gabriel Attal poursuivent jeudi leur délicate mission de formation du nouveau gouvernement, le flou régnant sur le casting et la composition, sur fond de multiples spéculations. Les tractations battent leur plein en coulisse, et certaines tendances commencent à se dégager. On fait le point.
Beaucoup de changements à prévoir? “Si ça doit avoir un peu de gueule, il faut qu’il y ait des entrées et des sorties”, explique un conseiller de l’exécutif. L’exécutif doit trouver un difficile équilibre pour la composition d’une équipe gouvernementale que certains voudraient plus resserrée. Les exigences sont multiples: essayer de respecter la parité, ne pas négliger les alliés du MoDem et Horizons, sans oublier de traiter des secteurs soucieux d’avoir un ministre pour les représenter.
Ils devraient rester
Gérald Darmanin “est assuré de rester à Beauvau comme il le souhaitait” après avoir “eu un échange avec le président qui lui a redit sa confiance”, assure une source proche du ministre de l’Intérieur. Après avoir vu son nom circuler pour Matignon, Sébastien Lecornu pourrait conserver le portefeuille des armées. Bruno Le Maire, autre poids lourd du gouvernement, est aussi donné restant à Bercy, de même qu’Éric Dupond-Moretti à la Justice. Sans certitude absolue, toutefois, sur le bien fondé de ces prédictions, car des noms circulent pour tous les portefeuilles ou presque.
Elles pourraient changer de portefeuille
Parmi les noms circulant pour entrer au gouvernement figure celui de Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), pour le Quai d’Orsay. Parmi les changements potentiels de portefeuille ministériel, celui d’Aurore Bergé, qui pourrait passer des Solidarités à l’Éducation nationale en remplacement de Gabriel Attal.
Ils pourraient partir
Un cadre du camp présidentiel évoque les départs possibles du porte-parole du gouvernement Olivier Véran, ou du ministre des Transports Clément Beaune tombé en disgrâce à cause de ses réticences sur la loi immigration. La fébrilité règne chez les ministres frondeurs issus de la gauche qui avaient fait part de leurs états d’âme sur la loi immigration. Ceux qui n’ont jamais été élus, tels que la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak, sont sur la sellette. La ministre de la Santé Agnès Firmin Le Bodo est, elle aussi, en mauvaise posture. La question de leur maintien au sein du gouvernement sera au cœur des discussions.
Ils pourraient arriver
Côté arrivé, Catherine Vautrin, à qui Matignon avait été proposé en mai 2022, pourrait prendre la tête d’un grand ministère des Affaires sociales. L’élu Horizons de Seine-et-Marne Frédéric Valletoux, ex-président de la Fédération hospitalière de France, pourrait lui être nommé au ministre de la Santé. Pour ce dernier poste, le nom de Michel Cymes a parfois circulé, mais ce dernier a assuré que cela ne l’intéressait pas dans l’émission “C à vous”. Enfin, Mayada Boulos, ancienne conseillère de Jean Castex et proche de Gabriel Attal, est pressentie pour le poste de porte-parole du gouvernement.
Pour succéder à Rima Abdul-Malak au ministère de la Culture, une personnalité publique et populaire auprès des Français pourrait être choisie. Les noms de Stéphane Bern, qui est un bon ami d’Emmanuel Macron, et Claire Chazal, qui avait déjà refusé ce poste en 2018, sont cités. Cette dernière serait en tête de liste.
Un Conseil des ministres avant la fin de la semaine ?
Il faut, pour cela, une équipe gouvernementale. Le dévoilement de cette nouvelle équipe jeudi après-midi n’est pas exclu, selon une source dans l’entourage présidentiel. Selon une autre source proche des tractations, le président et son nouveau Premier ministre pourraient opter pour une annonce en deux temps: une première salve rapide concernant les ministres de plein exercice, une seconde, ultérieure, complétant le casting avec les secrétaires d’État.