Journée scientifique – Lutte contre le Sida : 500 experts en conclave pour peaufiner des stratégies innovantes
Les Journées scientifiques Sida ont été lancées ce mardi. Durant ces rencontres, près de 500 experts vont réfléchir et échanger sur des stratégies innovantes pour réduire les inégalités.
Par Justin GOMIS – «Le Sida en contexte de Covid-19 et les maladies émergentes. Quelles stratégies pour réduire les inégalités ?» C’est le thème retenu par le Cnls pour la 3ème édition des Journées scientifiques Sida au Sénégal. Revenant sur l’importance de ces journées, Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye soutient qu’elles «constituent une opportunité pour les acteurs de la riposte de partager des stratégies innovantes et de valoriser les recherches scientifiques». Ainsi, ils seront 500 experts venus des 14 régions du pays et ceux venus d’ailleurs à prendre part à cette rencontre afin de réfléchir ensemble en vue de mettre en place des stratégies qui permettront de combler le gap qui existe entre les personnes vivant avec le Sida. Pour la ministre de la Santé et de l’action sociale, ces journées seront «une occasion de réaffirmer et de faire l’état des lieux de nos recherches dans la lutte pour l’éradication du Sida d’ici 2030». Lors de l’ouverture de cet événement, Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye s’est prononcée sur l’évolution de la lutte contre cette maladie. A en croire Mme Ndiaye, «dans le cadre de la riposte contre le Sida, la tendance mondiale se traduit par des avancées significatives en ciblant de nombreux pays, notamment en ce qui concerne les trois 95, qui consiste à dépister 95% des personnes infectées par le Vih, 95% des personnes positives et rendre inévitable la charge virale chez 95% de personnes recevant le traitement hautement actif». Poursuivant ses propos, elle assure que le Sénégal s’est inscrit dans cette logique. Et de déclarer : «En effet, 95% des personnes affectées par le Vih connaissent leur statut, 87% sont sous traitement antirétroviraux et 95% ont obtenu la charge virale indétectable.» Une situation qui, pour Marie Khémesse, mérite d’être saluée. Cependant, la ministre s’est empressée de préciser qu’il existe des disparités notées, surtout au niveau des enfants de 0 à 5 ans. «Ces enfants, qui sont les plus vulnérables, ne sont pas suffisamment pris en compte», a-t-elle fait remarquer. La ministre de la Santé, qui a en outre apprécié le choix du thème de ces Journées scientifiques, trouve que cette rencontre est une belle opportunité pour donner la parole aux experts et scientifiques et acteurs financiers afin d’échanger sur les voies et relever les défis majeurs de cette lutte. Mais pour ce faire, la ministre estime que la priorité doit être le renforcement de la résilience des systèmes nationaux de santé. Et de déclarer : «Nous devons pour cela lever les obstacles des soins de santé et mettre fin à la stigmatisation, la discrimination.» Pour atteindre cet objectif, Dr Ndiaye est persuadée que «tous les acteurs doivent s’engager davantage à assurer la continuité des soins dans un contexte marqué par une plus grande fréquence des maladies émergentes qui poussent à remettre en cause les résultats déjà obtenus». La ministre de la Santé est convaincue que l’objectif de mettre un terme à l’épidémie du Sida en atteignant les trois 95 n’est pas impossible. «Il est largement à notre portée», a-t-elle rassuré. La Secrétaire exécutive du Cnls, Dr Safiatou Thiam, a, quant à elle, souligné que l’Onusida ne cesse de rappeler qu’ils doivent continuer à lutter contre le Covid-19 et le Sida, et corriger les inégalités. En attendant d’atteindre cet objectif qui consiste à éradiquer, d’ici 2030, le Sida dans le pays, les organisateurs ont choisi comme parrain, le Pr Moussa Seydi, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann, et comme marraine, Ndèye Coumba Kane, Rectrice de l’université El Hadji Ibrahima Niass.
[email protected]