« Une véritable arme à portée de main » : quand le spectre de la soumission chimique plane sur les violences faites aux femmes

En quatre ans, 233 cas « vraisemblables » d’administration de médicaments à des fins criminelles ont été recensés en France. Si ce phénomène passe encore largement sous les radars, il a été mis en lumière par l’affaire Joël Guerriau

« On peut tous subir ce que j’ai subi. » Visiblement émue, la députée Sandrine Josso a témoigné pour la première fois, lundi 20 novembre, sur le plateau de « C à vous », depuis la révélation de l’affaire Joël Guerriau.

L’élue accuse le sénateur de l’avoir droguée en vue de l’agresser sexuellement ou de la violer lors d’une soirée au domicile parisien de son collègue. Des prélèvements ont révélé la présence d’ecstasy dans son organisme, drogue également retrouvée lors d’une perquisition chez Joël Guerriau.

« Je ne viens pas pour parler de moi, a assuré Sandrine Josso, encore bouleversée. Je viens pour parler de ce fléau [la soumission chimique]. On ne peut plus détourner le regard.

« Dans une enquête de 2021, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) définit la soumission chimique comme l’administration, à des fins criminelles ou délictuelles, de substances psychoactives à l’insu de la victime ou sous la menace.

Elisabeth*, elle aussi, tient à alerter sur ce danger. Elle se souvient précisément du couloir étroit menant à la cuisine de l’appartement familial dans lequel elle a grandi. Au milieu se trouvait une armoire à pharmacie et, à l’intérieur, des médicaments par dizaines : calmants, antihistaminiques, antiépileptiques…

« J’en ai toujours eu cinq à six brefs souvenirs qui survenaient régulièrement, je vivais avec », raconte-t-elle. Elle se revoit aussi, à neuf ans, dans un train à couchettes avec son père, ingérant à plusieurs reprises des comprimés rangés dans une petite boîte.

FRANCE INFO

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