Plaidoyer pour une véritable industrie sénégalaise de la mode
Dakar, (APS) – La styliste sénégalaise Collé Sow Ardo a plaidé, mardi, pour l’avènement d’une véritable industrie de la mode au Sénégal estimant qu’en dépit de la »créativité » et »la qualité’’, les créateurs peinent à vendre et exporter leurs produits.
L’industrie de la mode est vierge en Afrique et non pas seulement au Sénégal, a déploré Mme Sow, rappelant que le Sénégal comptait jadis des entreprises de textiles telles que Icotaf, Sotiba-Simpafric, la Sodéfitex (une agro-industrie cotonnière créée en 1974 et implantée dans les régions agro-écologiques du Sénégal oriental et en haute Casamance), entre autres.
‘’Nous devons nous mettre ensemble pour travailler dans ce domaine pour qu’on ait des industries culturelles créatives de la mode. Cela on ne l’a pas, pour dire qu’il y a beaucoup à faire’’, a-t-elle dit lors d’une conférence de presse animée, mardi, à son showroom espace Valy Sakhir sur la corniche ouest de Dakar.
Elle a aussi défendu son secteur en invitant les pouvoir publics à soutenir la mode devant la directrice des arts Khoudia Diagne‘’Chacun travaille dans son atelier, on ne vend pas assez, il est difficile de faire dix modèles par jour, on ne peut pas faire face à certaines commandes faute d’une industrie. Il y a beaucoup de créativité au Sénégal et ailleurs en Afrique, la qualité est là. Il faut qu’on ait cette industrie’’, a lancé Collé Sow Ardo.
Elle estime que ‘’la mode est oubliée’’ par les pouvoirs publics.La styliste note ‘’un manque de respect’’ vis-à-vis de ce secteur de la mode qui n’a bénéficié que de 25 millions de francs CfA pour faire face à la Covid-19 au moment où d’autres secteurs de la culture ont reçu 1 milliard ou 500 millions de francs CFA. ’J’ai refusé de prendre cet argent. J’ai confectionné des masques que j’ai offerts. Il faut rectifier cela’’, a-t-elle dit en estimant que la mode est une niche de 40 métiers.
La styliste va commémorer les 40 ans de sa marque du 25 novembre au 3 décembre sous le signe de la transmission.La directrice des arts Khoudia Diagne a promis que la nouvelle Lettre de politique sectorielle prendra en compte les industries culturelles et créatives.Elle a conseillé aux stylistes d’écrire leurs projets et de les soumettre au ministère de la Culture et du Patrimoine Historique.
FKS/OID/AKS