C1: éjecté de l’Europe, l’OM au bord de la crise

afp.com – CHRISTOPHE SIMON

« On ne va pas se tirer les uns sur les autres, mais… » A l’image d’Amine Harit, terriblement amer après la défaite 2-1 contre Tottenham mardi, l’Olympique de Marseille a douloureusement vécu l’élimination en Ligue des champions, qui place l’entraîneur Igor Tudor sous une immense pression.

. « Une erreur qui fait mal »

Comment l’OM a-t-il pu laisser échapper la qualification pour la Ligue Europa que son match nul contre Tottenham lui offrait ? Les Marseillais avaient en mains ce qui n’est certes qu’un lot de consolation, mais qui ouvrait de nouvelles perspectives européennes en février.

En se jetant à l’assaut sans aucune maîtrise dans le temps additionnel, ils ont au contraire permis à Tottenham de marquer en contre à la 95e minute et se retrouvent sans rien.

Pourquoi les joueurs cadres n’ont-ils pas appelé au calme ? Savaient-ils que la victoire de Francfort contre le Sporting Portugal dans l’autre match leur garantissait alors la C3 ? Pourquoi Tudor n’a-t-il pas demandé à ses joueurs de se contenter de ce qu’ils avaient ?

« C’est un manque de communication flagrant », a reconnu Harit. « On ne va pas se tirer les uns sur les autres, mais… Vous dire que je ne suis pas dégouté que l’info ne soit pas remontée jusqu’à nous, ce serait mentir. »

Même discours chez Matteo Guendouzi, qui a parlé de « résultat catastrophique ». « Si on avait su que Francfort gagnait, on ne serait pas parti à l’abordage, on aurait au moins gardé notre ligne défensive. Il y a eu une incompréhension et des erreurs de la part de tous. Il va falloir assumer », a-t-il tranché.

Tudor s’est lui réfugié derrière « le bruit », sans vraiment convaincre. « Ca n’a pas permis de bien expliquer aux garçons. Ils voulaient marquer », a dit l’entraîneur marseillais.

. Trois fois quatrième

Si les circonstances sont particulières, cette défaite renvoie l’OM à une place à laquelle il est habitué en Ligue des champions, la quatrième et dernière, comme en 2013 et 2020 lors de ses deux dernières participations.

La défaite de mardi est aussi une mauvaise nouvelle au plan économique puisqu’une qualification en C1 aurait permis de faire entrer au moins entre 15 et 20 millions d’euros supplémentaires dans les caisses.

Les deux victoires face au Sporting ont tout de même redonné un peu de dignité européenne à l’OM, qui a mis fin à une pénible et embarrassante série de défaites en C1. L’approche des matchs a aussi été positive, Marseille ne tremblant pas devant Tottenham, ni à l’aller ni au retour, et se montrant globalement à la hauteur de la compétition.

Et l’OM est vraiment passé tout près, avec cette tête facile de Kolasinac pourtant manquée à la 87e minute. « S’il la met, on est en Ligue des champions », a résumé Tudor.

Difficile donc d’être définitif quant au niveau réel de l’OM, qui est passé de tout à rien en cinq minutes. Mais le constat factuel demeure, Marseille a fini 4e d’un groupe sans terreurs et risque de regretter la Ligue Europa, une épreuve à son échelle.

. Pression avant le Mondial

A 10 jours de l’arrêt des championnats pour laisser place à la Coupe du Monde, la position de Tudor se révèle extrêmement précaire avant la réception de Lyon dimanche et le déplacement à Monaco le 13 novembre.

Choix fort du président Pablo Longoria, dont la responsabilité est logiquement engagée elle-aussi, le technicien croate doit absolument prendre des points face à ces deux rivaux directs pour la qualification en Ligue des champions, deux équipes aux airs de faiseurs de crise.

Car l’OM est en difficulté aussi en Championnat, avec un seul point pris lors des quatre dernières journées.

Entraîneur jeune, Tudor a des idées claires mais sa lecture des matches a semblé défaillante ces derniers temps, avec des changements douteux et des deuxièmes périodes régulièrement souffreteuses. Il doit aussi gérer le mal-être de Gerson et tenter de relancer Payet, qu’il utilise très peu.

« Le seul moyen de sortir de cette spirale négative, c’est d’aborder le match de dimanche avec les crocs », a jugé Harit. « On n’a plus d’excuses. On a juste à remonter au classement et à faire une belle saison de L1 ».

Par Stanislas TOUCHOT

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