La recrudescence des cas de paludisme et la gestion des déchets : des défis à relever
La région de Diourbel a abrité hier, mardi, la revue annuelle conjointe de la santé. Il s’agit de passer au peigne fin les performances notées dans l’exécution des différents programmes exécutés par les services de santé mais aussi relever les contraintes et défis pour une meilleure prise en charge des malades dans les établissements de santé. La recrudescence des cas de paludisme dans la zone de Touba et la gestion des déchets continuent de poser problème au niveau de la Direction régionale de la santé.
La revue annuelle conjointe de la santé a permis de faire le point sur le niveau de performance réalisé par les différents services de la santé pendant l’année 2024 dans les programmes qui leur sont assignés. Dr Mamadou Dieng, le Directeur régional de la santé de Diourbel explique : « En ce qui concerne la santé de la mère et de l’enfant, nous avons des taux d’achèvement en CPN. Nous avons eu des indicateurs relatifs aux accouchements assistés. Nous avons eu des performances par rapport à la lutte contre la mortalité néonatale et infanto-juvénile, malgré le fait que les chiffres de mortalité n’ont pas beaucoup bougé du fait de la disponibilité des données qui n’ont pas eu être renseignées au niveau de la plate-forme, nous avons senti au niveau des services un recul par rapport aux interventions qui ont été menées. Nous avons noté une diminution de certaines infections par rapport à la morbidité. Ce qu’on a noté et qui doit faire l’objet d’une attention particulière, c’ est la recrudescence des cas de paludisme surtout au niveau du département de Mbacké, en particulier à Touba. C’est un phénomène qui est lié aux inondations de l’année dernière qui ont fait que le paludisme est revenu avec beaucoup de cas simples mais aussi quelques cas graves et des décès. Nous avons analysé ces chiffres et nous prévoyons de mener des actions spécifiques pour faire reculer cette maladie et éviter la mortalité attribuable au paludisme. Au niveau de la santé maternelle, nous avons noté quelques difficultés liées à la disponibilité de la césarienne pour la prise en charge gynéco-obstétricale et nous sommes en train de travailler avec l’appui du ministère et des partenaires pour mettre en place des blocs opératoires au niveau des centres de santé, rénover aussi certains hôpitaux pour rendre fonctionnels les blocs, mettre en place des blocs dédiés aux urgences gynéco-obstétricales et limiter la mutualisation de ces blocs. Nous sommes en train de travailler sur les soins obstétricaux néonataux d’urgence pour rendre disponibles les composantes qui permettent de répondre aux besoins des malades qui viennent en urgence, notamment la disponibilité de la césarienne mais aussi du sang et de ses dérivés la disponibilité des antibiotiques. En ce qui concerne les maladies non transmissibles, il y a un vaste programme de prévention et de lutte contre l’hypertension et le diabète qui est en train d’être mis en œuvre par la Direction de lutte contre la maladie avec l’appui de la Jica pour prévenir surtout la survenue de l’hémodialyse. Nous avons 4 centres de dialyse dans la région dont ceux fonctionnels au niveau des hôpitaux de Faizaini et Ndamatoul de Touba et Lübke de Diourbel qu’il faut renforcer pour permettre d’enrôler plus de malades et offrir plus de services de qualité ».
Le Directeur régional de la santé, Dr Mamadou Dieng, a par ailleurs déclaré que la gestion des déchets constitue une priorité pour la région de Diourbel. « Il se pose avec acuité le problème de la gestion des déchets parce qu’on avait deux incinérateurs dans les districts de Touba et de Diourbel. L’un des incinérateurs est tombé en panne et l’incinérateur de Touba ne peut pas absorber la quantité de déchets qui est produite. Et le ministère prévoit dans un court terme de mettre en place trois incinérateurs ». L’adjoint au gouverneur de la région de Diourbel chargé des affaires administratives Djibril Diop qui présidait la rencontre déclare que le manque de personnel et le déficit d’information sont les principaux problèmes auxquels sont confrontés les acteurs de la santé .
Mettre un Eps de niveau 1 à Bambey
Le relèvement du plateau technique au niveau de Bambey constitue une préoccupation. Pour Dr Mamadou Dieng, le directeur régional de la santé, le ministère a pris l’option dans le long terme de mettre en place un établissement public de santé de niveau 1 .Mais avant d’arriver à ce stade, il y a l’option d’abord de relever le plateau du centre de santé en mettant un bloc opératoire, un pôle mère-enfant avec une pédiatrie et des services de santé néonatale et le relèvement du centre de santé pour en faire un centre de santé de type 2, réduire les évacuations vers les hôpitaux. Le grand problème, c’est que beaucoup d’urgences atterrissent dans les hôpitaux de Lukbe, de Touba ou de Thiès. L’option, c’est de mettre en place des structures de prise en charge au niveau du centre de santé pour limiter les évacuations et prendre en charge les cas d’urgence surtout des urgences obstétricales. Pour cela, il faut construire le pole mère-enfant de Bambey et les travaux ont démarré. Plusieurs missions se sont déplacées sur le terrain pour prendre les relevés topographiques, faire le plan et le marché est attribué.
ADAMA NDIAYE