Liberia: Joseph Boakai, vieux routier de la politique, revient au pouvoir pour «sauver le pays»
Au Liberia, George Weah a concédé la défaite à la présidentielle et félicité Joseph Boakai, crédité de 50,64% des voix sur près de 99, 98% des bureaux de vote dépouillés par la Commission nationale des élections, le 18 novembre au soir. Joseph Boakai est une personnalité politique bien rôdée aux affaires de l’État.
Portrait.
Joseph Boakai, 78 ans, est originaire d’un village reculé du comté de Lofa, dans le nord-ouest du pays, près de la frontière avec la Guinée.
Il ne fait pas partie de cette lignée de l’élite « américano-libérienne ». Fils de paysans, il parle plusieurs langues locales et a tenté de défendre les intérêts des planteurs de palmier à huile et de cacao, d’abord dans une structure étatique, puis en tant que ministre de l’Agriculture pendant deux ans, de 1983 à 1985, sous Samuel Doe. Il a aussi dirigé la Compagnie libérienne de raffinerie du pétrole.
« Joe le dormeur »
En 2005, à l’issue d’un long cycle de guerres civiles, Joseph Boakai est élu vice-président, à la faveur d’un ticket présidentiel avec Ellen Johnson Sirleaf. Joseph Boakai devient une personnalité rôdée à l’administration de l’État, pour avoir exercé ce poste pendant douze ans. Chapeau vissé sur la tête, les yeux souvent mi-clos lors de conférences, on le surnomme affectueusement « Joe le dormeur »
En 2017, il représente les couleurs du Parti de l’unité à la présidentielle, dont il conteste pendant plusieurs semaines, la crédibilité. Au second tour, l’ancien Ballon d’or, George Weah, gagne haut la main. Six ans plus tard, le même duel s’est donc joué au second tour de la présidentielle. Mais cette fois, Joseph Boakai a bénéficié de nouveaux soutiens, parmi lesquels l’influent Prince Johnson, ancien chef de guerre qui lui a permis d’engranger des voix dans le comté très peuplé de Nimba.
« Sauver le pays »
Joseph Boakai promet de « sauver le pays », qu’il estime rongé par une administration corrompue. Un thème qui a attiré de nombreux électeurs déçus par la gestion des affaires publiques par l’entourage de George Weah. Le vote a repris, samedi 18 novembre, dans 25 bureaux des comtés de Grand Kru et de Nimba.