Esclavage : le Ghana appelle à faire front commun pour obtenir réparation

Le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, appelle ses homologues africains à faire front commun pour obtenir des réparations pour l’esclavage transatlantique et les dommages causés durant l’ère coloniale.

« Le continent africain tout entier mérite des excuses officielles de la part des nations européennes impliquées dans la traite des esclaves », a déclaré ce 14 novembre Nana Akufo-Addo lors d’une conférence sur les réparations réunissant des dirigeants africains à Accra.

« Aucune somme d’argent ne peut réparer les dommages causés par la traite transatlantique des esclaves et ses conséquences. Mais il s’agit d’une question que le monde ne peut plus ignorer », a-t-il ajouté.

Toutefois, le président ghanéen n’a pas précisé la forme que pourraient prendre les réparations financières pour l’esclavage transatlantique, qui a organisé le commerce de millions de personnes d’Afrique de l’Ouest et centrale.

Le président ghanéen, dont le pays a été le premier du continent à accéder à l’indépendance en 1957, avait déjà réclamé réparation devant l’Assemblée générale de l’ONU en septembre.

Invitant l’Afrique à collaborer avec les Caraïbes pour faire progresser les réparations, Akufo-Addo a ajouté qu’il s’agissait d’une « demande de justice légitime ». Le Fort de Cape Coast au Ghana, ancien comptoir colonial de la traite négrière, est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979

Décrivant l’esclavage et le colonialisme comme « la phase sombre de l’Afrique », le président de l’Union des Comores et président de l’Union africaine, Azali Assoumani, a expliqué pendant la conférence que l’ombre de l’ère coloniale « fait encore des ravages dans notre population ».

Ce mois-ci, le président allemand Frank-Walter Steinmeier a exprimé sa « honte » face aux crimes commis pendant la période coloniale de son pays en Tanzanie.

En début d’année, le propriétaire du journal britannique The Guardian a présenté ses excuses pour le rôle joué par les fondateurs du média dans l’esclavage transatlantique et a annoncé un « programme de justice réparatrice d’une durée de dix ans ».

Récemment, certains chefs d’État occidentaux ont commencé à reconnaître les torts commis au cours de cette époque en Afrique, et des musées ont commencé à restituer des trésors et des oeuvres d’art africain volés.

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