Application de la réforme sur le Statut des travailleurs de la Justice : Le Sytjust dépose un préavis de grève

Après plusieurs mois d’accalmie, le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) risque de reprendre la grève. Il a déposé un préavis ce 19 octobre 2023. Pourquoi ? «Nous voulons mettre le ministre de la Fonction publique devant ses responsabilités, suite à son refus d’harmoniser sa position à celle du Garde des sceaux, ministre de la Justice, qui a posé des actes pour corriger un sabotage de la réforme qui consacre le passage des greffiers à la hiérarchie A2 et le reclassement du personnel du ministère de la Justice dans le corps des assistants des greffes et parquets», assure Me Ameth Touré, Secrétaire général chargé des revendications du Sytjust. Il rappelle que ce projet de loi a été examiné et adopté par le gouvernement lors du Conseil des ministres du 25 juillet 2018. 5 ans d’attente. «Des juristes de l’entourage du ministre de la Fonction publique avaient dénaturé volontairement le projet de décret portant statut particulier du cadre des fonctionnaires de la Justice après que celui-ci avait été examiné et adopté par le gouvernement lors du Conseil des ministres du 25 juillet 2018», ajoute-t-il. Il enchaîne : «Cette grave falsification a causé un extrême désordre statutaire avec la coexistence de greffiers de la hiérarchie B2 et des greffiers de la hiérarchie A2 dans les cours et tribunaux, les seconds récemment recrutés étant plus gradés que les premiers qui sont plus anciens. Les greffiers et le personnel de la Justice sont ainsi maintenus dans la précarité statuaire que le gouvernement s’était engagé à corriger. Par conséquent, le Sytjust exige du ministre de la Fonction publique, conformément à ses attributions, le portage à la signature du président de la République du nouveau projet de décret que le ministre de la Justice a fait élaborer par les soins des services techniques de son département.»

Pour le Sytjust, c’est «une situation inédite et invraisemblable». Il espère que les pourparlers vont se poursuivre. «Nous avons donc décidé de mettre en demeure le ministre de la Fonction publique qui, aujourd’hui, crée des difficultés. Il ne semble pas être à la hauteur de la mission qui lui est confiée. Alors qu’il est chargé de la modernisation du service public. Les travailleurs ont droit à un plan de carrière qui leur permettra d’évoluer dans le cadre qu’ils ont choisi. C’est pour ça que nous nous adressons solennellement au président de la République, qui a été toujours attentif et réceptif à notre plaidoyer. Il avait donné des instructions à ses ministres. 5 ans plus tard, cette réforme tarde à voir le jour. S’il y a lieu de passer à la grève, on le fera. Notre patience a été mise à rude épreuve. Notre volonté de dialoguer est en train de buter sur une mauvaise volonté du ministre de la Fonction publique», insiste Me Amath Touré.

LE QUOTIDIENT

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