Dégradation rapide des infrastructures routières : vers une nouvelle forme de construction des routes
Le Sénégal expérimentera une nouvelle technique de construction des routes, appelée Probase. A travers cette trouvaille, notre pays compte ainsi lutter contre la dégradation rapide des axes routiers et réduire en même temps les frais d’entretien. Un atelier de partage sur la technique a eu lieu hier, mardi 10 octobre.
«Le Sénégal dispose d’un réseau routier qui se chiffre à 16 495 km de routes classées dont 10 539 km de routes non revêtues et plus de 60 000 km de pistes non classées», a estimé le secrétaire général d’Agéroute, Mamadou Ndao. En dépit des investissements substantiels réalisés par l’État, dit-il, «seuls 58% des routes non revêtues se trouvent dans un état bon à moyen et posent beaucoup de problèmes de santé publique, relativement aux pollutions de l’environnement avec la poussière».
Néanmoins, ajoute-t-il, «les techniques de construction et d’entretien traditionnellement appliquées au Sénégal ont toujours permis de maintenir ou de remettre à niveau l’état du réseau routier. Mais aujourd’hui, avec la rareté́ des matériaux et la complexité́ des interventions, il est nécessaire d’adopter d’autres stratégies, avec des produits innovants mais surtout d’utilisation facile, durable, respectueux de l’environnement et économiquement compétitifs».
C’est pour cette raison que le Sénégal a décidé d’essayer la technique à la technologie Probase. «C’est ainsi que l’Etat du Sénégal, pour mieux desservir les zones rurales par des infrastructures routières de qualité, envisage d’expérimenter cette technologie innovante, dans le cadre d’un projet pilote, sur 63 km de routes de désenclavement pour une durée de 22 mois», a dit Mamadou Ndao. Les produits Probase sont certifiés Iso 9001. Deux produits sont commercialisés, un pour la stabilisation des sols et un autre pour l’étanchéité.
Entre autres mérites de la technique, Ageroute cite l’absence de boue et de poussière sur les pistes, l’utilisation de la main d’œuvre locale à 99% (donc une forte potentialité de création d’emplois), une durabilité́ variant entre 10, 15 et 20 ans, suivant le trafic et la durée de vie projetée, et l’entretien simple et minime nécessitant peu de main d’œuvre et d’engins. La phase expérimentale du projet se fera dans le cadre d’un projet pilote de 63 km. Les tronçons concernés sont, entre autres, Bambey-Gawane-Thieytou (28 km), Thiadiaye-Nguéniène (17 km) et Popenguine-Ndayane-Toubab Dialaw.
Fatou NDIAYE
SUDQUOTIDIEN