Thiès: Rentrée des Classes préparatoires aux Grandes écoles
La 2e promotion prend ses quartiers
Après une première cohorte de 50 élèves l’année dernière, la 2ème promotion des Classes préparatoires aux Grandes écoles (Cpge) ouvertes dans l’enceinte de l’Ecole polytechnique de Thiès (Ept), constituée de 50 nouveaux étudiants, recrutés sur 464 dossiers, a pris ses quartiers hier à Thiès.
Par Cheikh CAMARA – C’est la rentrée pour les élèves admis aux Classes Préparatoires aux Grandes écoles (Cpge). Si la première promotion réside dans l’espace universitaire sur la Voie de contournement de Nord (Vcn), les nouveaux, la deuxième promotion, sont logés en ville, dans les anciens locaux du Rectorat.
«Tous les moyens logistiques nécessaires sont mis en place pour régler toutes les difficultés qui peuvent surgir, conséquemment à cette situation, comme par exemple le transport. En vérité, c’est pour des raisons de commodité qu’ils sont un peu externalisés, car les pavillons sur place sont un peu remplis et il convient de donner à ces nouveaux des conditions acceptables. D’ailleurs, cette délocalisation n’est que temporaire, d’autant plus qu’un campus ultra moderne de près de 11 milliards de F Cfa est en train d’être construit derrière l’Ept», note le directeur du Centre des œuvres universitaires de Thiès (Crous-t), Cheikh Sall. Il rappelle que «c’est un grand projet innovateur du chef de l’Etat, et qui a toute son importance, car permettant au Sénégal de former ses élites, avant de les lancer vers les grandes écoles européennes». Selon lui, «le chef de l’Etat, en grand visionnaire, a anticipé sur beaucoup de choses». En effet, souligne-t-il, «l’émergence et le développement du Sénégal ne peuvent se concevoir et être mis en route sans une élite intellectuelle, sans avoir formé les enfants aux métiers innovants, les nouvelles technologies. C’est ce que le Président Macky Sall a compris très tôt en ouvrant cette école prestigieuse au niveau de l’Ecole polytechnique de Thiès (Ept), avec des investissements énormes et toutes les commodités requises, pour mettre les étudiants dans de très bonnes conditions d’études et d’épanouissement».
Sur 464 dossiers, 50 étudiants sont recrutés dont 19 filles
L’enseignant-chercheur à l’Ecole supérieure polytechnique (Esp) de Dakar, Pr Magaye Diop, coordonnateur Cpge, renseigne que «l’année dernière, 50 étudiants avaient été recrutés sur 514 dossiers reçus, avec que des mentions «Bien» et «Très bien». Cette année également, 50 étudiants ont été recrutés dont 19 filles, avec les mêmes options, et sur 464 dossiers». Il explique : «Les Cpge de Thiès sont inspirées par ce qui se fait de mieux dans le monde, dans ce domaine, et l’école, pour l’instant, s’appuie sur une expertise étrangère, avec des professeurs français et magrébins expérimentés.
Cet accompagnement va durer 2 à 3 ans, et dans le déroulé de leurs enseignements, ils vont coacher en même temps les professeurs sénégalais recrutés depuis l’année dernière, ce qui va permettre de faire un transfert de compétences pouvant permettre à l’établissement d’être autonome dans les 5 prochaines années.» Il poursuit qu’«à la fin de la première année, il y a eu d’excellents résultats avec la première promotion. Au départ, on craignait surtout des écarts de conduite, mais, au finish, ce tableau aussi est au vert, car aucun comportement regrettable n’a été enregistré. C’est ainsi que toute la promotion est passée en deuxième année». Aussi de noter qu’«il y a eu de très bons résultats sur le plan de l’éducation, mais aussi de la formation, ce qui présage un bon avenir, pour la suite». La sortie de la première promotion des Cpge de Thiès est prévue en 2024. «Il est prévu une évaluation, l’objectif étant de faire en sorte qu’elles essaiment dans le pays, avec au moins des Classes préparatoires à côté de chaque lycée d’excellence, ce qui va permettre de former l’élite de demain et de préparer ainsi le pays à des lendemains meilleurs sur le plan éducatif», relève Pr Magaye Diop.
Le Président Macky Sall lors de la cérémonie de lancement
Les Cpge constituent un projet issu des recommandations des concertations sur l’enseignement supérieur en 2016, pour pallier les faibles effectifs dans les filières scientifiques. «A tous les niveaux d’activités orientées vers le développement, il nous faut plus d’ingénieurs, de techniciens intermédiaires et de mains d’œuvre qualifiées, formés à bonne école. A travers ces Classes préparatoires, nous visons un triple objectif. D’abord, il s’agit de renforcer et de diversifier l’offre pédagogique de notre système éducatif», avait expliqué le Président Sall lors de la pose de la première pierre des Cpge. Sans oublier l’option souveraine prise de garder les brillants bacheliers au pays, «de poursuivre leurs études dans leur propre milieu socio-affectif, avec les standards de qualité requis, en réduisant les risques de déperdition liés aux études à l’étranger». «Il s’agit aussi pour l’Etat, de minorer la fuite des cerveaux, après avoir tant dépensé en ressources financières et en bourses d’excellence. Entre 2014 et 2021, 80% des bénéficiaires de bourses d’excellence admis dans les grandes écoles, dans les grandes classes préparatoires, sont restés à l’étranger. Or, en tant que pays en construction, nous avons besoin de nos meilleurs cerveaux. Désormais, les Classes préparatoires chez nous serviront de réceptacle approprié, pour ouvrir à nos meilleurs élèves des filières mathématiques, physiques, techniques, etc., mais également l’accès par voie de concours aux prestigieuses écoles de formation comme l’Ept, l’Ecole militaire de santé, etc.», avait indiqué le Président Macky Sall lors de la cérémonie de lancement.
Correspondant
LEQUOTIDIEN