Aux États-Unis, le consensus politique autour de l’Ukraine s’effrite

Si le soutien militaire et financier à l’Ukraine était jusqu’ici l’un des rares sujets de consensus dans la vie publique américaine, certaines voix, à gauche comme à droite, s’élèvent désormais pour une inflexion de la politique étrangère de Joe Biden.

Avec notre correspondant à WashingtonGuillaume Naudin – RFI

Depuis le début de la guerre en Ukraine, le président américain Joe Biden et son administration veillent à construire et entretenir l’alliance forgée entre les Occidentaux et l’Ukraine. L’assistance militaire des États-Unis à l’Ukraine s’élève pour l’heure à 40 milliards de dollars, et une enveloppe de 11,2 milliards de dollars reste encore à faire approuver par les Démocrates et les Républicains.

Mais Joe Biden doit désormais tourner ses efforts et son attention au sein de son propre parti présidentiel. Trente élus de l’aile gauche de la Chambre des représentants ont adressé une lettre, rendue publique lundi, au locataire de la Maison Blanche, pour lui suggérer d’infléchir sa stratégie vis-à-vis de l’Ukraine et d’ouvrir un canal de négociation avec la Russie.

La missive a déclenché une levée de boucliers au sein du parti démocrate et a été retirée en catastrophe dès mardi, en plaidant l’erreur de publication par un collaborateur parlementaire. Les élus concernés ont également déclaré regretter que leur initiative ait donné l’impression d’un « alignement » avec certaines personnalités du camp républicain.

Pas de « chèque en blanc » à l’Ukraine, selon les Républicains

La semaine dernière, Kevin McCarthy, chef de la minorité républicaine à la Chambre, a en effet prévenu que son parti ne signerait pas de « chèque en blanc » à l’Ukraine si les républicains remportaient les élections de mi-mandat en novembre.

Pourtant, au sein du parti républicain, la question de l’Ukraine divise. Certains républicains pro-Trump ont critiqué l’assistance militaire à l’Ukraine, comme l’élue de Géorgie, Marjorie Taylor Greene, qui a accusé le président américain d’envoyer « des dollars gagnés à la sueur de leur front par les contribuables américains ». Au contraire, le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell, s’est quant à lui engagé à en faire encore plus pour l’Ukraine, et à « expédier » des armes à Kiev, y compris des missiles capables d’atteindre le territoire russe.

De son côté, la Maison Blanche réitère sa ligne de conduite : rien ne se décidera sur l’Ukraine sans l’Ukraine, et le président ukrainien Volodymyr Zelensky sera le premier décideur d’une ouverture de négociations avec la Russie.

(Et avec AFP)

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