Arménie: le Parlement ratifie l’adhésion à la Cour pénale internationale

Ce mardi 3 octobre, le Parlement arménien a ratifié le statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI) après de courts débats sur ce projet. Celui-ci suscite le courroux de Moscou, allié traditionnel d’Erevan avec qui les relations se sont considérablement tendues.

Les élus arméniens se sont exprimés, ce mardi 3 octobre, en faveur de la ratification du statut de Rome, traité fondateur de la CPI, à 60 voix contre 22. La Russie voit ce projet d’un très mauvais œil, la Cour ayant émis au printemps un mandat d’arrêt contre le président Vladimir Poutine. Rejoindre la CPI « créerait des garanties additionnelles pour l’Arménie » face à l’Azerbaïdjan, avait plaidé lors de l’ouverture des débats, Eghiche Kirakosian, un responsable arménien chargé des affaires de justice internationale.

«Effet dissuasif »

Bakou vient de remporter une victoire militaire éclair, mettant fin au séparatisme des Arméniens du Haut-Karabakh. Erevan, qui accuse la Russie de l’avoir abandonné face à un adversaire bien plus riche et mieux armé, s’inquiète désormais pour la sécurité de son territoire. Ratifier ce statut garantit qu’une potentielle invasion de l’Arménie « relèvera de la compétence de la CPI », ce qui aura un « effet dissuasif », avait déclaré Eghiche Kirakosian devant les élus arméniens. L’Arménie avait signé le statut de Rome en 1999 mais ne l’avait pas ratifié, évoquant alors des contradictions avec sa Constitution – un obstacle levé depuis.

Les partis d’opposition, qui contrôlent 36 des 107 sièges au Parlement, avaient protesté contre l’ouverture des débats un peu plus tôt en quittant la séance. Tsovinar Khatchatrian, porte-parole du Parlement, avait d’abord annoncé que le vote aurait lieu mercredi. Le projet arménien suscite la colère de la Russie, le Kremlin avait jugé jeudi que le simple fait d’envisager une adhésion était « extrêmement hostile ».

« Un accord bilatéral »

« Nous espérons bien sûr que ces décisions ne vont pas avoir d’impact négatif sur nos relations bilatérales », avait ajouté le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov. Le responsable arménien, Eghiche Kirakosian, a assuré avoir proposé à la Russie de signer « un accord bilatéral » pour apaiser ses inquiétudes, sans donner davantage de précisions.

(Avec AFP)

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