L1: à l’OM, Gattuso l’entraîneur veut faire oublier Gattuso le joueur

« Gattuso le joueur et Gattuso l’entraîneur sont totalement différents »: pour sa première conférence de presse comme entraîneur de l’OM, Gennaro Gattuso a cherché jeudi à convaincre qu’il avait des idées et des principes de jeu et qu’il valait mieux que son ancienne image de milieu de terrain aboyeur.

Une semaine après la démission de Marcelino, emporté par la crise qui a frappé l’OM la semaine dernière, le président marseillais Pablo Longoria a en tous cas présenté l’Italien, le quatrième entraîneur de son mandat, comme « l’homme de la situation ».

« J’ai confiance en Gennaro, je sais que c’est l’homme de la situation. Il a pris des clubs en Italie dans des situations difficiles et quand il est arrivé en cours de saison, il a toujours amélioré les choses », a expliqué Longoria.

« Dans une équipe qui est dans cette situation, il va donner de l’énergie, de la personnalité et beaucoup de confiance aux joueurs. Ensuite, viendra le temps de développer son jeu à lui », a ajouté le dirigeant espagnol.

Gattuso, lui, a expliqué en quoi pourrait justement consister son football, mais a précisé qu’il lui faudrait du temps et qu’un jeu léché n’était pas une priorité pour une équipe qui doit se remettre de la gifle infligée dimanche dernier par le Paris SG (4-0).

pas un dur

« La première qualité d’un coach, c’est de faire le moins de dégâts possible. Aujourd’hui, ce serait de la folie de vouloir tout de suite construire de l’arrière, repartir du gardien etc. Pour ça, il faut mettre les joueurs en condition », a-t-il dit.

« J’aime partir du bas, avoir le contrôle, être en supériorité numérique avec le ballon dans la moitié adverse, développer un foot offensif, avoir les commandes du jeu. Mais ça ne peut pas se faire immédiatement. On doit d’abord trouver de la solidité, mouiller le maillot, travailler, ne jamais renoncer », a ajouté le Calabrais.

Le nouvel entraîneur de l'OM Gennaro Gattuso officiellement présenté par le président Pablo Longoria à Marseille, le 28 septembre 2023

Le nouvel entraîneur de l’OM Gennaro Gattuso officiellement présenté par le président Pablo Longoria à Marseille, le 28 septembre 2023

AFP

Nicolas TUCAT

C’est au moment de présenter ces principes de jeu que l’ancien Milanais est revenu sur les différences entre le coach qu’il est devenu et le joueur qu’il était, batailleur et enragé. « Je ne sais pas si je me ferais jouer aujourd’hui, a-t-il souri. Je vois le foot de manière totalement différente. »

« Dans ma carrière d’entraîneur, j’ai eu peu d’éloges parce que beaucoup ont le joueur Gattuso en tête. Ou d’autres pensent que je n’aime pas jouer parce qu’ils pensent au joueur Gattuso. J’étais agressif sur le terrain, mais j’ai eu peu de problèmes avec mes joueurs. Je parle en face, je ne me considère pas comme un dur, je suis quelqu’un de très ouvert. Et j’ai toujours proposé du jeu », a-t-il affirmé.

Interrogé par l’AFP sur les qualités de celui qui était l’un de ses titulaires en « Nazionale », Marcello Lippi, sélectionneur de l’équipe championne du monde en 2006, a en tous cas salué « une personne formidable et qui connaît bien le football ». « Je suis sûr qu’il réussira », a-t-il ajouté.

« on ne vit qu’une fois »

S’il compte donc mettre les choses en place progressivement, Gattuso sait tout de même qu’il va falloir être performant dès samedi à Monaco, pour ne pas prendre trop de retard sur des objectifs qui sont inchangés.

Gennaro Gattuso, le nouvel entraîneur de l'OM, lors de la conférence de presse à Marseille, le 28 septembre 2023

Gennaro Gattuso, le nouvel entraîneur de l’OM, lors de la conférence de presse à Marseille, le 28 septembre 2023

AFP

Nicolas TUCAT

« Pour le club que nous sommes, le mot d’ordre c’est l’Europe. C’est son habitat naturel, a-t-il dit. J’ai signé un contrat qui prévoit un renouvellement si on finit dans les quatre premiers. J’ai donc tout intérêt à ce qu’on se qualifie pour l’Europe, sinon je rentre à la maison », a-t-il souri.

L’ancien milieu de terrain de l’AC Milan a aussi vanté l’ambiance au Stade Vélodrome, « un des rares stades d’Europe qui semble sud-américain », et a assuré que les secousses actuelles au sein et autour de l’OM ne le préoccupaient pas.

« On ne vit qu’une fois. Si on vivait deux ou trois fois, peut-être qu’on pourrait dire non à l’OM. Mais quand on ne vit qu’une fois, on ne peut pas refuser l’appel de l’OM. Quand tu aimes ce sport et ce travail, tu ne rates pas cette occasion », a-t-il expliqué.

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