Macky Sall au Forum de paix de Dakar : «Nous ne pouvons pas toujours compter sur le financement extérieur»
Pour la première fois, l’Afrique subsaharienne accueille un congrès de l’Union internationale des avocats. Prévues à Dakar à partir de demain, ces 66èmes assises de l’Uia, créée en 1927, vont regrouper plus de 1000 avocats de 200 barreaux, venus de 110 pays. Du 26 au 30 octobre, ces juristes vont discuter de thèmes majeurs comme la gouvernance des ressources minières et énergétiques dans un contexte de transition écologique, de «l’efficacité et la pertinence des systèmes judiciaires»…
Par Justin GOMIS – Le 66e Congrès de l’Union internationale des avocats (Uia) s’ouvre demain à Dakar jusqu’au 30 octobre prochain. Pour l’histoire, c’est la première fois que cette rencontre se tient en Afrique subsaharienne depuis la création de cette organisation en 1927. Plusieurs centaines d’avocats, venus de plus de 70 pays du monde, sont attendus à Dakar. Lors de ce congrès de l’Uia, deux thèmes principaux vont être débattus : il s’agit de «la gouvernance des ressources minières et énergétiques dans un contexte de transition écologique» et «l’efficacité et la performance des systèmes judiciaires». «C’est important de pouvoir discuter avec nos confrères africains sur des sujets qui sont intéressants et qui se posent notamment sur des ressources énergétiques», justifie Hervé Chemouli, président de l’Uia. Il précise : «Nous souhaitons donner une version assez complète et étendue du problème énergétique de toutes les ressources énergétiques. Vous n’êtes pas sans ignorer que c’est le sujet numéro un actuellement dans le monde entier, en Europe avec le conflit en Ukraine et avec l’ensemble des conflits qui vont se mettre en place, notamment pour l’énergie.» Il donne des exemples clairs pour mieux étayer ses propos. «On voit que la Chine elle-même est très consommatrice de cette énergie. On voit aussi que l’Europe a besoin de garantir ces ressources énergétiques. Chaque pays s’en occupe», explique-t-il. Selon le président de l’Union internationale des avocats, c’est un sujet qui façonne les relations internationales. «C’est d’avoir une vision qui ne sera pas une vision européenne, mais une vision par rapport au continent africain afin qu’il puisse savoir comment il va traiter ces ressources énergétiques, comment il va les utiliser, à quelle fin des coopérations vont se mettre en place, est-ce qu’on va faire de nouveaux gisements, est-ce qu’il y a des réflexions sur l’environnement. Est-ce qu’on parle d’énergie propre», poursuit M. Chemouli. Pour lui, il faudrait arriver un jour à ne plus dépendre des ressources du pétrole et de ses dérivés. «Et pour ce faire, nous avons besoin de voir si on peut transformer ces économies dans le cadre du développement durable et alternatif, et si l’Afrique, qui est très ensoleillée, peut développer des photovoltaïques en vue d’utiliser ces énergies. Ce sont toutes ces questions qui feront l’objet de discussions au cours de ce congrès. D’éminents professeurs sont invités pour permettre aux organisateurs d’avoir une vision scientifique et non politique sur ces différents aspects des ressources énergétiques», rappelle le président de l’Uia.
Aujourd’hui, il y a aussi les débats sur l’efficacité et la performance du système judiciaire, qui restent une préoccupation majeure pour les avocats. «On s’aperçoit qu’il n’existe pas de pouvoir judiciaire. On a un pouvoir exécutif, un pouvoir législatif. Le président, des assemblée mêlées, des juges ne sont pas là pour pouvoir aujourd’hui organiser la marche d’une société démocratique», se désole le président de l’Uia. Pourtant, poursuit-il, «ces juges, par l’importance qu’ils ont, par la façon dont se traduit maintenant l’efficacité judiciaire, jouent un rôle obligatoire dans le développement de nos démocraties».
A travers le congrès de Dakar, les avocats voudraient poser le débat sur les pouvoirs du… judiciaire dont l’intervention est nécessaire pour réguler les processus démocratiques. Il y a l’accès facile à la Justice, l’indépendance des juges, la garantie de procès équitables, la disponibilité et l’exécution des décisions. Prévu du 25 au 30 octobre, le 66e Congrès international de l’Union internationale des avocats sera présidé par Macky Sall au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio.
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