Ukraine: la nouvelle bataille de Bakhmout a-t-elle commencé?

Kiev a annoncé dimanche 17 septembre la capture du hameau de Klichtchiïvka, au sud de la ville martyr du Donbass. C’est le deuxième succès dans le secteur en quelques jours. Les territoires repris sont entièrement dévastés, et représentent des gains très marginaux à l’échelle du pays.

Environ quatre mois après avoir dû se retirer de Bakhmout, les forces ukrainiennes reprennent du terrain tout autour de cette ville du Donbass, raconte le correspondant de RFI à Kiev, Pierre Alonso. Dimanche 17 septembre, l’état-major a annoncé la libération du hameau de Klichtchiïvka, succès qui intervient après la reprise, vendredi 15 septembre, d’un autre lieu-dit du secteur.

« Nos guerriers, nos héros sur la ligne de front. Je suis fier de chacun d’entre eux. Et je suis reconnaissant à chaque brigade pour sa force ! », a commenté le président Volodymyr Zelensky sur X (ex-Twitter).

Les efforts des forces ukrainiennes se tournent désormais vers le village de Verbové.

Une guerre sans fin à Bakhmout

Bakhmout, théâtre de la bataille la plus sanglante depuis le début de la guerre, est l’un des axes de la contre-offensive, cette opération que Kiev a lancée au début de l’été.

Au total, depuis le mois de juin, l’armée ukrainienne a libéré plus de 300 km² de son territoire : environ 50 km² autour de Bakhmout, et plus de 250 km sur le front sud. Ces gains, obtenus de haute lutte, demeurent marginaux puisqu’ils représentent moins de 0,1 % du territoire de l’Ukraine.

Des avancées minimes donc, mais il faut rappeler que l’armée russe n’avait pas fait mieux lors de son offensive d’hiver. Malgré la mobilisation et le recours à la milice Wagner, elle avait capturé moins de 0,1% de l’Ukraine. En d’autres termes, depuis presque un an, le front tend à se figer en Ukraine, en dépit des combats qui demeurent très meurtriers.

En Russie, les droits humains se sont «dégradés significativement» depuis la guerre en Ukraine

De notre correspondant à Genève, Jérémie Lanche

Dès le déclenchement de la guerre, Moscou a rapidement adopté sa législation pour réduire au silence toute voix discordante, dit la Bulgare Mariana Katzarova, chargée de suivre la situation des droits de l’Homme en Russie. À ce jour, près de 900 personnes sont par exemple poursuivies pour avoir jeté le discrédit sur les forces armées.

D’autres, accusées d’avoir propagé de fausses informations, ont été condamnées à plusieurs années de prison. Au-delà des cas emblématiques des opposants comme Alexeï Navalny ou Vladimir Kara-Murza, 200 nouvelles personnes ont été poursuivies pour des motifs politiques, rien que cette année. La presse libre, elle, n’existe plus. Depuis le début des combats, 300 médias ont été suspendus. Et un millier de journalistes ont dû fuir la Russie.

L’experte des Nations unies évoque aussi des cas crédibles de tortures et de viols d’opposants à la guerre par les forces de l’ordre. On ne saurait imaginer un tableau plus sombre pour les droits humains en Russie. Des droits en constante dégradation, dit le rapport, depuis les guerres de Tchétchénie qui ont pris fin en 2009.

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