Immobilier – Construction de la Cité des journalistes Mame Less Camara : L’Apres sollicite l’appui financier du chef de l’Etat
L’Association pour l’entraide et la solidarité (Apres), mise en place par les acteurs des médias, veut ériger la Cité Mass Less Camara à Thiéo dans la communauté de Notto Diobass. En citant Madiambal Diagne comme exemple, l’Apres espère que son projet aboutira rapidement et demande le soutien financier du chef de l’Etat.
Par Justin GOMIS – Le projet de la cité des journalistes Mame Less Camara est dans une bonne dynamique. Les pièces de ce puzzle prennent petit à petit forme. En compagnie du promoteur et de son équipe, une délégation de journalistes, avec à sa tête le président de l’Apres, a effectué ce samedi une visite du site à Thiéo dans la communauté de Notto Diobass. «Aujourd’hui c’est peut-être l’avant-dernière rencontre solennelle parce que dans quelques jours, nous allons signer un protocole qui va lier l’Apres, la coopérative, le promoteur et les villageois», a annoncé Sambou Biagui.
A l’en croire, c’était une recommandation du bureau de la coopérative de l’Association pour l’entraide et la solidarité (Apres) de discuter avec le promoteur pour une visite sur le site. Saisissant ainsi l’opportunité, Sambou Biagui n’a pas manqué de remercier le chef du village qui s’est impliqué dans la démarche pour permettre à la presse sénégalaise d’acquérir une maison. «Les mots du chef du village me vont droit au cœur. Cela prouve aujourd’hui que nous allons vers un village de paix, vers une localité où régnera la paix. Dans beaucoup de situations comme ça, vous entendez les villageois rouspéter. Ce qui n’est pas le cas ici. Le promoteur a été très clair. Ce projet est accompagné par les villageois, en particulier la jeunesse», a-t-il rassuré ses confrères qui ne connaîtront pas des problèmes de litiges fonciers. Mais, pour traduire ce rêve en réalité, l’Apres compte sur le soutien du chef de l’Etat à travers son programme de 100 mille logements sociaux. «Nous lançons un appel au chef de l’Etat pour valoriser ce projet de logements sociaux. Nous voulons qu’il nous accompagne dans ce projet. Il lui reste quelques mois à la tête de ce pays. J’aimerais qu’il vienne personnellement procéder à la pose de la première prière de la cité de la presse avant qu’il ne parte. Que l’ensemble de la presse nationale et de la sous-région se déplace. La presse de la sous-région a pris l’engagement de réaliser ce genre de projet dans les différents pays. J’aimerais, le jour de la pose de la première pierre, qu’on invite aussi la presse de la sous-région pour venir voir ce qu’on est en train de réaliser sur ce site de Thiéo. Nous lançons également un appel aux autorités concernées de nous accompagner», a dit le Président Biagui.
Selon lui, la réalisation de ce projet aiderait à enlever une épine dans le cadre de la liberté de la presse. «On ne peut pas être libre quand on n’a pas accès à certaines choses. On ne peut pas écrire librement, parler librement, si on n’est pas libre sur le plan professionnel, si on n’a pas la conscience libre. Permettre à la presse d’accéder à ces logements sociaux est un aspect très important», a-t-il fait savoir. Et c’est dans ce sens que M. Biagui a invité aussi tous les acteurs de la presse dont le ministère de la Communication à accompagner les journalistes pour la réalisation de ce projet qui leur tient beaucoup à cœur. «Je ne veux pas parler de Mame Less Camara. Il est impensable aujourd’hui qu’il soit dans cette presse après y avoir passé toute sa carrière de manière professionnelle et après sa disparition, on trouve qu’il n’a pas de logement. Ça fait mal», a-t-il dit en laissant couler des larmes. Très optimiste, le président de l’Apres pense qu’avec la réalisation de ce projet, la situation de journalistes sénégalais sans habitat ne sera bientôt qu’un mauvais souvenir. Mais, l’Association de la presse pour l’entraide et la solidarité (Apres) ne compte pas seulement trouver un toit aux jeunes confrères de Mame Less Camara. Elle promet de faire preuve d’altruisme à l’endroit des journalistes qui se sont illustrés dans la presse et qui aujourd’hui sont frappés par la maladie. «Nous allons donner un toit à Simon Meledji, au photographe Abdou Aziz Bathily, à Diatou Cissé et à Mamadou Thior», a informé Sambou Biagui.
Madiambal Diagne cité en exemple
Pour l’acquisition de ces parcelles de 225 m2, les journalistes devront être d’abord membres de l’Apres. Ensuite, ils pourront disposer des parcelles moyennant la somme de 1,8 million l’unité. En attendant, Sambou Biagui et ses camarades sollicitent une audience et un appui financier du chef de l’Etat pour débloquer cette situation afin de permettre aux journalistes d’avoir un toit. «Si on a le foncier et un partenaire prêt à construire, le journaliste pourrait disposer de sa maison sans dépenser un sou», a promis le président de l’Apres.
Pour le moment, il n’y a que les terrains qui sont disponibles. Mais l’idéal, ce serait d’aller vers la construction de maisons pour les journalistes comme Madiambal Diagne l’a fait pour ses employés. «Je magnifie l’acte posé par le Madiambal Diagne en dotant son personnel de villas clés à main. Je le félicite et l’encourage par rapport à ce projet. C’est un acte très fort. Si tous les patrons de presse le faisaient, on n’en serait pas là», remarque Sambou Biagui qui promet de rencontrer le patron du Groupe Avenir Communication avec une délégation de l’Apres pour le féliciter de vive voix. Son geste doit faire cas d’école si l’on sait que le secteur de la presse est l’un des plus précaires. «Beaucoup de journalistes travaillent pendant des années, des décennies et vont à la retraite sans logement», assure Amadou Kanouté, le vice-président de l’Apres. Selon lui, il n’y a pas pire que de vivre une telle situation. C’est dans ce sens qu’il a promis de rendre compte de ce projet des journalistes au directeur de la Communication, par ailleurs administrateur du fonds d’appui de développement de la presse. «Je ne peux pas vous faire des promesses, mais je suis sûr qu’à travers lui, il fera un compte rendu fidèle au ministre de la Communication, et je peux vous rassurer que le ministre fera quelque chose pour accompagner les journalistes», a-t-il rassuré. Avant d’ajouter que toutes les conditions sont réunies pour que le président de la République puisse intervenir.
D’ailleurs, à en croire M. Thiaw, le chef de village de Thiéo, ce lotissement ne leur a pas été imposé. «Ce sont les habitants de Thiéo qui l’ont voulu pour en faire un usage à habitat. Et tous les papiers sont disponibles», dit-il. Ce que confirme le promoteur qui a promis d’apporter aussi sa contribution à la construction des maisons de la Cité de la presse Mame Less Camara.