Protestation au ministère de l’Intérieur : Guy Marius Sagna et Cie déposent leur lettre sous haute surveillance policière
C’est sous haute surveillance policière, avec plus de 300 éléments mobilisés, que les membres de la plateforme «Chemin de la libération» ont déposé leur lettre de protestation au ministère de l’Intérieur. Dans celle-ci, ces acteurs socio-politiques réclament la libération des détenus politiques, invitent le pouvoir à respecter les droits constitutionnels des citoyens et à mettre fin à l’interdiction des manifestations.
Par Justin GOMIS – Les manifestations ne sont plus les bienvenues dans le pays. Les membres de la plateforme «Chemin de la libération» en ont vécu l’expérience, hier, en se rendant à la Place Washington. Rien que pour déposer une lettre de protestation contre les interdictions arbitraires et systématiques des manifestations pacifiques adressée au ministre de l’Intérieur, c’est un imposant dispositif policier qui a été déployé aussi bien dans l’enceinte qu’à l’extérieur dudit ministère. Un signe avant-coureur qui laisse présager qu’une attention particulière sera accordée à la plateforme «Chemin de la libération».
D’ailleurs, pour parer à toute éventualité durant ce temps de dépôt, «nous avons été soumis à des prises de photographies à plusieurs reprises par les forces de police», ont mentionné les membres de la plateforme.
A en croire les camarades de Guy Marius Sagna, même la voiture empruntée et garée à une distance de plus de 300 mètres du ministère, a été mitraillée par les objectifs des appareils photo. En plus, la police a tenu à raccompagner les hôtes du ministère de l’Intérieur jusqu’à leur véhicule, ont fait savoir ces derniers.
Dans leur courrier de protestation déposé hier au ministère de l’Intérieur, le député de Yewwi askan wi (Yaw), Guy Marius Sagna, et ses compagnons de lutte, regroupés au sein de la plateforme «Chemin de la libération», appellent le gouvernement et le régime «à respecter les principes constitutionnels, à cesser immédiatement les interdictions systématiques de manifestations et à garantir le droit fondamental des citoyens d’exprimer leur opinion pacifiquement».
S’adressant au ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, Guy Marius et ses camarades déclarent : «Nous, organisations politiques et mouvements citoyens membres de la plateforme «Chemin de libération» d’une part, et engagés pour la libération de tous les détenus politiques d’autre part, vous adressons cette lettre pour exprimer avec véhémence notre protestation contre les interdictions systématiques de manifestations au Sénégal.»
D’après eux, «c’est avec une profonde inquiétude que nous avons relevé les manœuvres entreprises par le ministre de l’Intérieur et le commandement territorial pour restreindre et réprimer toutes les manifestations organisées par les citoyens sénégalais». Alors que selon les membres de la plateforme, ces interdictions ne reposent sur aucune base légale. En attestent les motifs d’interdiction avancés par les autorités administratives pour interdire une manifestation à Mbacké au mois de février 2023.
Les membres de la plateforme «Chemin de la libération» ne comptent pas seulement se limiter à exiger «la libération des 1062 détenus politiques, la libération du chef de l’opposition sénégalaise Ousmane Sonko, l’arrêt de la traque des militants du parti Pastef et des mouvements citoyens, la dénonciation de la «dissolution» arbitraire du parti Pastef, la condamnation des actes de violence infligés aux militants, sympathisants du parti Pastef ainsi qu’aux membres des mouvements citoyens».
Selon la lettre de protestation, ils comptent organiser des manifestations dans 19 communes du Sénégal, à savoir Thiès, Pikine, Guédiawaye, Bignona, Diourbel, Sédhiou, Dakar, Koungheul, Linguère, Kolda, Saint-Louis, Louga, Tivaouane, Kébémer, Ziguinchor, Rufisque, Goudomp, Dagana, Foundiougne, pour exiger la libération de ces détenus politiques.