La guerre s’enlise en Ukraine: “Il n’y aura pas de victoire militaire cette année”
Officiellement déclenchée par Vladimir Poutine le 24 février 2022, la guerre russo-ukrainienne ne laisse présager le moindre espoir d’issue imminente: ni la victoire de l’un ni celle de l’autre ne se dessine et aucun signe de négociations de paix ne se profile à l’horizon. Vers l’enlisement du conflit aux portes de l’Europe? L’analyse de l’expert en Relations internationales Rik Coolsaet (UGent) auprès de nos confrères de HLN.be.
Dans un rapport de 73 pages, Human Rights Watch dénonce la situation de centaines de milliers d’Éthiopiens empruntant la « route de l’Est » reliant la Corne de l’Afrique au Golfe, en passant par le Yémen.
L’ONG s’appuie sur des entretiens effectués avec 38 migrants ayant tenté de pénétrer en Arabie saoudite depuis le Yémen. Ils évoquent la présence d’« armes explosives », des tirs à bout portant de la part des garde-frontières saoudiens qui demandent aux Éthiopiens « sur quelle partie de leur corps ils préféreraient que l’on tire ». Des survivants racontent comment ils ont été emmenés dans des camps de détention, frappés à coups de pierre. Un jeune homme affirme avoir été forcé de violer deux filles de 15 ans pour ne pas être exécuté.
Des images satellites, des vidéos et photos publiées sur les réseaux sociaux « ou recueillies auprès d’autres sources » viennent étayer les témoignages des Éthiopiens. On peut y voir des personnes fuyant à travers les montagnes, certaines sont blessées. Il s’agit, selon l’ONG, de migrants éthiopiens qui ont quitté leur pays pour des raisons économiques ou parce qu’ils se sentaient en danger.
Les autorités saoudiennes contestent les faits rapportés par l’ONG. « Les allégations contenues dans le rapport de Human Rights Watch selon lesquelles des garde-frontières saoudiens auraient tiré sur des Éthiopiens traversant la frontière entre l’Arabie saoudite et le Yémen sont infondées et ne reposent pas sur des sources fiables », a déclaré à l’AFP une source gouvernementale saoudienne.
Le meurtre « généralisé et systématique » des migrants éthiopiens pourrait même constituer un crime contre l’humanité, estime HRW.
L’année dernière, l’ONU avait fait état de tirs d’artillerie transfrontaliers et des tirs d’armes légères par les forces de sécurité saoudiennes ayant tué 430 migrants dans le sud de l’Arabie saoudite et le nord du Yémen durant les quatre premiers mois de 2022.