Animation du jeu politique au Sénégal : la pratique peu «administrative» des préfets à l’encontre de l’opposition

L’intervention des Gendarmes agissant sur ordre du préfet de Mbour contre le cortège du leader de Pastef, Ousmane Sonko, remet au goût du jour le débat sur la posture de certains administrateurs civils. Prompts à sévir contre les responsables politiques de l’opposition sous prétexte de risque de trouble à l’ordre public, les préfets sont pourtant souvent inactifs quand il s’agit des manifestations impliquant des responsables du pouvoir en place.

Annoncée le samedi 15 octobre lors de sa déclaration diffusée sur les réseaux sociaux, la première journée du « némékou Tour » (tournée politique) du leader de Pastef, Ousmane Sonko, entamée, le dimanche 16 octobre dans le département de Mbour, s’est terminée en queue de poisson à Joal. Arrivé dans cette ville natale du premier président de la République du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, le maire de la commune de Ziguinchor a vu son cortège être dispersé à coup des tirs de grenades lacrymogènes de la Gendarmerie alors qu’il rendait des visites de proximité à des proches, des guides religieux et des responsables de son parti. Dans une déclaration diffusée sur les réseaux sociaux quelques heures après, le leader de Pastef est revenu sur les faits qui ont précédé l’intervention en force des Gendarmes positionnés dans les croisements et autres lieux stratégiques menant vers Joal. Il a expliqué que peu avant les tirs, un officier de ce corps brandissant une réquisition du préfet de Mbour demandant de maintenir et de rétablir l’ordre dans la période du 16 au 23 octobre, était venu jusque dans le salon du presbytère où il s’entretenait avec le Curé de la paroisse pour lui demander de quitter les lieux. Il faut dire que cette situation mettant en scène un excès de zèle de l’autorité préfectorale du département de Mbour n’est pas une première au Sénégal. D’ailleurs, la plupart des tensions politiques notées dans notre pays ces dernières années sont alimentées soit, par le comportement peu républicain de certains administrateurs civils et autres commissaires de Polices ou chefs de brigades de Gendarmerie nationale soit, par les réactions à géométrie variable du procureur de la République.

SUDQUOTIDIEN

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