Gestion de sociétés en difficulté : L’État serre la vis – Air Sénégal, La Poste, Dem Dikk… haute surveillance budgétaire
Pour que le gouvernement ne soit pas encore obligé de voler au secours de ces entreprises, le Premier ministre leur impose des mesures budgétaires strictes, sous le contrôle de ses services.
Par Mohamed GUEYE – Le Premier ministre, Amadou Ba, ne s’est pas engagé que dans le combat pour la baisse des prix des denrées alimentaires et contre la vie chère. Une autre bataille importante pour le chef du gouvernement, est la préservation des emplois existants, et surtout la rentabilité de certaines entreprises d’Etat.
Celles dont la situation inquiète particulièrement sont la compagnie aérienne Air Sénégal Sa, la société de transports en commun Dakar Dem Dikk (3D) et La Poste. Elles sont dans des situations tellement difficiles que toutes les trois ont connu dernièrement un changement à leur tête. La compagnie Air Sénégal, dès l’arrivée du Dg Badara Fall, a été obligée d’annoncer la suspension de la desserte des pays de l’Afrique centrale. Le motif invoqué, le manque de rentabilité. Ce qui a conduit certains observateurs à considérer qu’il ne faudrait pas s’étonner de voir d’autres lignes fermer également dans les semaines à venir.
Car la situation serait proche de la catastrophe. La compagnie aérienne nationale totaliserait des dettes d’environ 70 milliards de francs Cfa dont une bonne partie composée d’arriérés de créances à l’égard de ses fournisseurs.
Si la situation n’est pas aussi sombre à 3D, elle n’est pourtant pas plus reluisante. Le charroi automobile s’est, ces dernières années, fortement réduit, en plus d’être dégradé, malgré les efforts de l’Etat qui ont été particulièrement montés en épingle. Ici, en plus des problèmes de gestion, il faut tenir compte du fait que les véhicules de la compagnie de transport sont souvent la cible de nombre de vandales qui pensent de cette manière, régler des comptes avec l’autorité de l’Etat.
Pour La Poste, depuis des années que la mauvaise gestion a été dénoncée, elle semble avoir finalement atteint le point de rupture, avec les mouvements d’humeur du personnel qui en est arrivé à ne plus percevoir son salaire. Ce qui n’est arrivé qu’après que La Poste n’a plus été en mesure de remplir certains services. En particulier, PostFinance traînerait une ardoise telle que ces derniers mois, les épargnants de la Caisse d’épargne ou les retraités que l’Ipres y avait domiciliés n’ont plus été en mesure de rentrer dans leurs maigres fonds. Cela, sans oublier les bénéficiaires de la Bourse de sécurité familiale qui, dans beaucoup de zones, allaient se faire payer à La Poste. Ici, le trou a été estimé à plus de 150 milliards de francs Cfa de déficit. Ce qui avait plusieurs fois conduit le Fonds monétaire international à demander la restructuration de la société. Chose à laquelle l’Etat a toujours résisté.
Néanmoins, Amadou Ba n’a pas l’intention de laisser la situation continuer à se dégrader. Il a demandé aux directeurs de ces entreprises de ne plus s’engager dans de nouveaux recrutements sans l’aval de l’autorité de tutelle. De même, les dirigeants de ces entreprises ne sont plus autorisés à engager certaines dépenses sans en référer aux services de l’Etat. Le Premier ministre, Amadou Ba, a fait comprendre à tous les intéressés qu’il veillerait au respect strict de ces dispositions. Reste à savoir si cela sera suffisant pour stopper l’hémorragie.
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