Conseil national – Amélioration des enseignements-apprentissages : Les pistes de solution du Sadef

Pour améliorer les contenus des enseignements, le Sadef préconise la refonte du système éducatif, l’introduction de langues nationales, qui s’adossent à nos cultures, l’amélioration du cadre de vie.

Par Justin GOMIS – Le Syndicat autonome pour le développement de l’éducation et de la formation (Sadef) a tenu ce samedi, son Conseil national syndical dont le thème est : «Gestion des systèmes éducatifs. Quelles stratégies pour relever les défis de la qualité.» Mais, la première contrainte est connue : «le problème c’est le médium. Nous utilisons une langue étrangère pour l’éducation de nos enfants», pose Mbaye Sarr, Secrétaire général du Sadef. Il précise : «Nous pratiquons la langue française qui constitue en réalité une barrière linguistique pour les tout-petits, pour les apprenants. C’est un handicap majeur qui ne permet pas d’avoir la qualité dans le système éducatif.» Que faire ? «L’Etat doit prendre des mesures radicales pour permettre d’aller de l’avant, vers un médium qui s’adosse à nos valeurs, à nos traditions, à nos cultures, pour permettre aux Sénégalais de pouvoir s’épanouir librement dans le système éducatif», répond Mbaye Sarr, qui promeut évidemment l’utilisation des langues nationales ? Comment rendre le système éducatif beaucoup plus performant ? Pour le Sadef, il y a le cadre de vie, comme la persistance des abris provisoires, les grèves cycliques, l’incapacité de l’Etat à respecter ses engagements, le manque de résilience du système éducatif, l’absence de matériels de qualité dans les écoles, les contenus des programmes et les systèmes d’évaluation qui demandent à être revus, la cherté de l’école publique, le problème des académies. «Et malgré les retards, les évaluations sont les mêmes, regrette Mbaye Sarr. Il faut une éducation de qualité qui est la pierre angulaire du développement. Mais la qualité reste toujours tributaire de la vision de l’Etat. Jusqu’à présent, nous n’avons pas réussi à faire de la qualité le moteur de notre système, la qualité reste toujours un idéal. Comme nous sommes un syndicat de développement, nous allons mettre notre pierre à cet édifice. Nous devons tous travailler à avoir un système éducatif performant. Ça suppose un courage politique, il va falloir apporter des ruptures.» En dépit des résultats satisfaisants recensés ces deux dernières années aux examens de fin d’année, la qualité des enseignements ne cesse pourtant de se détériorer. Cette situation est aggravée par le déficit criard d’enseignants et d’encadreurs, c’est-à-dire des inspecteurs de l’éducation et de la formation. «Ainsi, il faut apporter des corrections à tous ces problèmes pour une éducation de qualité en opérant des ruptures», avance Mbaye Sarr.
Pour lui, il faut une refonte totale du système éducatif. «La plupart de nos élèves, de nos étudiants échouent dans leur cursus scolaire parce que simplement, ils sont mal orientés. Il va falloir revoir le système d’orientation, il faut aussi avoir un système de formation professionnelle pour que très tôt l’on puisse diversifier l’offre de formation dans notre pays. Et de ce point de vue, nous pensons que l’Etat doit opérer ce changement-là. Parce que la qualité repose d’abord et avant tout sur une vision. Et cette vision est politique. C’est l’Etat qui doit clairement dégager cette vision, opérer le paradigme et maintenant faire en sorte que nous puissions nous adosser à nos valeurs pour avoir un système éducatif performant», poursuit le Sg du Sadef.

Par ailleurs, le Sadef demande aux autorités d’organiser les élections de représentativité syndicale. «Le mandat, qui était destiné aux gens dits représentatifs, a pris fin depuis le 26 avril dernier. Nous sommes d’ores et déjà prêts», assure le Secrétaire général du Sadef, qui ne faisait pas partie du G7. C’est-à-dire les 7 syndicats du système éducatif les plus représentatifs, qui étaient admis à la table des négociations avec le gouvernement.
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