Pologne: “Les hommes de Wagner ont tenté plusieurs fois de franchir nos frontières”

“Les combattants de Wagner ont tenté plusieurs fois de rentrer en Pologne”, affirme le vice-ministre polonais des Affaires étrangères, Paweł Jabłoński, à la chaîne américaine CNN. Le pays membre de l’Union européenne envisage donc de fermer sa frontière avec la Biélorussie, où les hommes d’Evgueni Prigojine ont trouvé refuge après la mutinerie avortée en Russie. “La Biélorussie est une réelle menace”, alerte Paweł Jabłoński.

Il y a deux semaines, le président biélorusse Alexandre Loukachenko avait déjà averti le président russe Vladimir Poutine que les membres de Wagner voulaient envahir la Pologne. La rencontre entre les deux dirigeants avait ensuite été retransmise par la télévision d’État biélorusse.

Des milliers de combattants du groupe paramilitaire russe se trouvent actuellement en Biélorussie, où ils ont trouvé refuge après la mutinerie avortée en Russie fin juin. Le chef du groupe, Evgueni Prigojine, s’était également vu proposer l’exil dans le pays de Loukachenko, mais selon les dernières informations, l’homme se trouverait toujours en Russie. Personne ne sait vraiment ce qu’il fait actuellement ni quels sont ses plans pour l’avenir.

Selon la Pologne, les hommes de Wagner ont clairement l’intention de pénétrer à l’intérieur de ses frontières. “Nous disons très clairement que nous ne céderons pas. Bien sûr, il y aura encore des tentatives (d’invasion, ndlr). Nous nous attendons à ce qu’ils fassent d’autres tentatives pour attaquer notre frontière, peut-être aussi d’autres tentatives pour violer notre espace aérien”, assure Pawel Jabłoński dans les colonnes de CNN. “Ils essaieront de montrer qu’ils peuvent faire tout ce qu’ils veulent.”

Fermer la frontière?

En réponse à cette “menace », la Pologne envoie de plus en plus de troupes dans la région frontalière, selon le vice-ministre polonais des Affaires étrangères. Il n’a pas précisé le nombre exact de soldats concernés. “Nous ne nous laisserons pas faire”, ajoute-t-il.

Le pays envisage également de fermer sa frontière avec la Biélorussie. “Nous sommes prêts à faire tout ce qui est nécessaire pour protéger notre territoire et nos citoyens, y compris l’isolement complet de la Biélorussie, y compris une fermeture complète de la frontière.” Mais selon Pawel Jabłoński, il s’agit d’une mesure extrême que la Pologne “aimerait éviter” le plus longtemps possible. “Il s’agit en quelque sorte d’une solution de dernier recours. Mais s’il y a des attaques persistantes, s’il y a des tentatives persistantes de déstabilisation de notre pays, alors nous n’aurons peut-être pas d’autre choix.”

(la suite ci-dessous)

Le vice-ministre Pawel Jabłoński
Le vice-ministre Pawel Jabłoński © AP

Contrôles renforcés

La semaine dernière, la Pologne a annoncé son intention de renforcer les contrôles à leurs frontières avec la Biélorussie. “La Russie et la Biélorussie font monter la pression à la frontière, intensifient leurs provocations et nous devons avoir conscience (du fait) que leur nombre va encore augmenter”, déclarait à la presse le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki. Deux jours plus tôt, l’espace aérien polonais – et donc de celui de l’Otan – avait été violé par deux hélicoptères biélorusses.

En outre, les combattants de Wagner sont également de plus en plus actifs dans le corridor de Suwalki, un couloir de 35 kilomètres de long entre la Pologne et la Lituanie, qui permet également de relier le territoire russe de Kaliningrad à la Biélorussie de manière terrestre. Selon certains, la présence des hommes de Prigojine dans la zone aurait pour but d’accroître la pression sur les membres de l’OTAN et de l’UE.

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