“Tuez le Boer (le blanc)”: vive polémique après un chant anti-apartheid entonné par 90.000 personnes
Le premier parti d’opposition sud-africain a accusé lundi son principal rival de la gauche radicale d’avoir incité à la haine en entonnant un célèbre chant controversé de la lutte anti-apartheid, et fermé la porte à toute large coalition en vue des élections de l’an prochain.
Lors d’un rassemblement samedi, Julius Malema, leader des Combattants pour la liberté économique (EFF), a chanté “Tuez le Boer, le fermier”, devant quelque 90.000 partisans en liesse dans un stade bondé de Soweto.
Les Boers sont les descendants des premiers colons néerlandais.
“Voici un homme déterminé à déclencher une guerre civile”, a accusé John Steenhuisen, chef de file de l’Alliance démocratique (DA), d’inspiration libérale. Il a décrit M. Malema – “Juju”, comme l’appellent les Sud-Africains – comme un “tyran assoiffé de sang” déterminé à inciter au “meurtre de masse”.
L’EFF, interrogé par l’AFP, n’a pas commenté dans l’immédiat.
Le DA envisage de porter plainte contre le charismatique et volontiers provocateur M. Malema, 42 ans. Coiffé de son inusable béret rouge, ce dernier a levé le poing un long moment samedi sur une scène surélevée, dans un tourbillon de confettis rouge et or.
Ce grand show, destiné à fêter les dix ans de son mouvement, a aussi pris la forme d’une démonstration de force à moins d’un an d’élections cruciales où l’ANC, au pouvoir depuis la fin de l’apartheid, pourrait pour la première fois perdre sa majorité parlementaire et donc la présidence.