La Corée du Sud va faire venir des domestiques étrangères pour favoriser les carrières des femmes
La Corée du Sud a annoncé le lancement ce lundi d’un programme pilote visant à favoriser l’arrivée d’aides domestiques dans le pays. Une nouvelle politique migratoire censée permettre aux femmes sud-coréennes de conjuguer leur carrière et la maternité ainsi que de trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Une décision loin de faire l’unanimité.
Avec notre correspondant à Séoul, Nicolas Rocca
Faire grimper le taux de fécondité grâce à de la main-d’œuvre étrangère, voilà la nouvelle stratégie du gouvernement conservateur. Une centaine de travailleurs étrangers vont tester le projet d’importations d’employés domestiques. Après avoir reçu une formation en droit du travail, ainsi qu’en langue et culture coréenne, les futurs employés, majoritairement des femmes originaires d’Asie du Sud-est et des Philippines, seront envoyés dans les foyers sud-coréens. Payées au salaire minimum, leur rémunération serait inférieure de 30% à la moyenne des aides domestiques sud-coréens.
Cette stratégie est critiquée notamment par les associations de défenses de droit de femmes. Des dispositifs similaires existent à Hong Kong et à Singapour où les conditions de vie de ces aides domestiques sont particulièrement difficiles et leurs droits très limités. Avec 0,78 enfant par femmes en 2022, le taux de fécondité en Corée du Sud est le plus bas de l’OCDE.
Ce programme doit permettre de lutter contre les deux causes du problème identifiées par le gouvernement : le coût élevé de l’éducation des enfants et le fait que les femmes doivent souvent choisir entre leur vie professionnelle et la maternité. Mais d’autres facteurs pèsent sur le choix des foyers sud-coréens de ne pas avoir d’enfants, la culture du travail très intense avec une semaine de 52 heures ou bien le fait qu’en Corée du Sud, selon l’OCDE, les femmes sont payées un tiers de moins que les hommes.