Au Vanuatu, le président Macron dénonce les «nouveaux impérialismes»

Après la Nouvelle-Calédonie, le chef de l’État est ce jeudi 27 juillet au Vanuatu, première visite d’un président français depuis que l’île est indépendante. Objectif affiché de cette visite : contrer les influences des États-Unis et de la Chine dans la région et montrer que la France est une puissance indopacifique. Dans un discours prononcé devant le président du pays, Emmanuel Macron a justifié la stratégie indopacifique française face aux « nouveaux impérialismes ».

Avec notre envoyée spéciale, Charlotte Urien-Tomaka

Emmanuel Macron s’est positionné en soutien à l’indépendance et à l’autonomie des États du Pacifique. Et les mots sont forts : « L’Indo-Pacifique tout particulièrement, et peut-être l’Océanie plus encore en son sein, a une souveraineté et une indépendance qui est bousculée par le monde contemporain. D’abord, la prédation des grandes puissances. »

Une stratégie autour de deux axes, la défense et la lutte contre le réchauffement climatique, et une boussole : « Notre stratégie indo-pacifique consiste d’abord et avant tout à défendre, par ses partenariats, l’indépendance et la souveraineté de tous les États de la région qui sont prêts à travailler avec nous. »

Une escale au Sri Lanka ajoutée : imposer un peu plus la France dans la région

Seul pays européen présent dans la région, le chef de l’État n’a eu de cesse de rappeler les 1,5 million de ressortissants français et les 8 000 militaires présents en Indo-Pacifique. Le président vanuatais ainsi qu’Emmanuel Macron ont lancé l’appel d’Ifira, pour une action immédiate pour lutter contre le réchauffement climatique, symbole de la diplomatie environnementale que le président français veut renforcer dans la région, et en martelant à plusieurs reprises que « nul ne doit avoir à choisir entre la lutte contre la pauvreté et la lutte contre le réchauffement climatique. Parce que nombre de pays comme les vôtres ont les deux combats à mener. »

Après le Vanuatu, le chef de l’État fera escale en Papouasie-Nouvelle-Guinée, toujours pour renforcer les relations bilatérales et imposer un peu plus la France dans la région. Une ultime escale, au Sri Lanka, a été ajoutée à l’agenda présidentiel, pays tiraillé entre deux puissances rivales : la Chine et l’Inde. Le chef de l’Etat s’entretiendra avec le président Ranil Wickremesinghe à l’occasion de « cette visite historique, la première d’un président français au Sri Lanka », a fait valoir l’Élysée. L’île, au large de l’Inde, neuf fois plus petite que la France et peuplée de quelque 22 millions d’habitants, traverse depuis plus d’un an une profonde crise économique et politique. Le président Wickremesinghe y a pris le pouvoir depuis un an, après la fuite de son prédécesseur, poussé dehors par des manifestations monstres sur fond de la pire crise économique du pays depuis son indépendance en 1948, rappelle l’AFP.

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