Visite d’Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie: questions institutionnelles et pratiques au menu
Emmanuel Macron est arrivé lundi soir en Nouvelle-Calédonie. Au programme de sa première journée, le chef de l’État visitait ce mardi matin le Sénat coutumier à Nouméa, défenseur de l’identité kanak. Au menu : cérémonie traditionnelle et discours sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.
Danses locales, colliers, tenues traditionnelles, c’est la coutume. « Merci pour cet accueil, merci pour vos mots, pour cette mémoire rappelée, et sachez que vous m’aurez toujours à vos côtés », a salué Emmanuel Macron, rapporte notre envoyée spéciale, Charlotte Urien-Tomaka. Après une cérémonie militaire sur la place Bir Hakeim de Nouméa, survolée par deux avions de combat Rafale, le chef de l’État est vraiment entré dans le vif de sa visite en se rendant au Sénat coutumier.
« Nous avons la conviction que la France doit vraiment poursuivre et réussir avec le peuple kanak et les citoyens calédoniens notre modèle de décolonisation », a martelé Victor Gogny, président du Sénat coutumier, dans un discours dans l’hémicycle du Sénat coutumier sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. « Nous formons le voeu que votre déplacement en Nouvelle-Calédonie marque véritablement le début d’un processus de réconciliation et de renfondation », a encore lancé le président du Sénat.
Le président Macron a alors admis que les trois référendums consacrés à l’indépendance -qui tous les trois l’ont rejetée- n’ont pas tout réglé, mais que l’on ne peut pas seulement regarder vers le passé. La fin de la parenthèse référendaire, « ce n’est pas un point final », « c’est un point-virgule », il faut désormais « construire la suite », a déclaré Emmanuel Macron : « La question c’est, à mes yeux, comment on construit le présent et l’avenir ? Il doit servir un projet commun, géopolitique, économique, culturel, éducatif, c’est un projet d’avenir. » Demain mercredi, le chef de l’État aura d’ailleurs une réunion de travail avec les parties prenantes sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.
Les tractations sur le futur statut du territoire sont en panne. Elles butent notamment sur la question épineuse du corps électoral, sur laquelle il est pourtant urgent de s’entendre pour aboutir à une révision institutionnelle à temps pour les élections provinciales de 2024. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin -qui est du voyage- n’a pas réussi à réunir indépendantistes et non-indépendantistes autour d’une même table pour de véritables négociations tripartites. Il a fixé un nouveau rendez-vous à Paris fin août.
Le réchauffement climatique également au menu
Après cette visite au Sénat coutumier, le président a rencontré des jeunes au centre culturel Jean-Marie Tjibaou, puis s’est rendu à Touho, un village kanak dans le nord-est de l’archipel, touché par la montée des eaux, conséquence du réchauffement climatique. Le chef de l’État a dit, en arrivant, vouloir apporter une réponse et un soutien face à cette problématique et ses habitants directement impactés. Un village côtier qui vit avec le risque des tsunamis et où le président a pu se rendre compte du recul du trait de côte, notamment. Conséquence : dix familles ont été déplacées, leurs maisons se sont effondrées.