Mali : À la fin juin 2023, le portefeuille actif de la Bad s’élève à 422 milliards de FCFA
Pendant une semaine, les membres de la délégation de la Banque africaine de développement (Bad) et du gouvernement malien ont passé en revue la situation socio-économique du pays, les défis et priorités de développement, et l’état d’exécution des projets que la Banque finance au Mali.
Selon un communiqué de presse, la consultation a été élargie à d’autres parties prenantes (société civile, partenaires au développement, secteur privé) pour assurer le caractère inclusif de cet exercice. Pour cette édition, sept membres du gouvernement malien ont pris part à l’atelier de restitution.
« Je note avec satisfaction qu’à l’issue des travaux, un diagnostic complet a été fait, qui identifie et analyse les contraintes et les difficultés majeures qui plombent la performance du portefeuille de la Banque au Mali », a déclaré le ministre malien de l’Économie et des Finances du Mali, Alousséni Sanou. Selon lui, il est plus que nécessaire que chacune des parties prenne des dispositions pratiques et adaptées pour une bonne mise en œuvre des recommandations proposées. «Cela nous permettra (…) d’assainir autant que possible le portefeuille afin d’atteindre les objectifs de développement au bénéfice de nos populations », a-t-il ajouté.
« Au cours des deux dernières années de mise en œuvre du Document de stratégie pays, la Banque africaine de développement a approuvé six nouveaux projets en faveur du Mali, pour un montant total de 76,7 milliards de francs CFA (116,9 millions d’euros), principalement dans le secteur agricole », a déclaré le responsable pays du Groupe de la Banque africaine de développement pour le Mali, Adalbert Nshimyumuremyi.
Depuis l’approbation le 4 juin 1970 de sa première opération au Mali, le Groupe de la Banque africaine de développement a accordé au pays 117 prêts et dons couvrant l’ensemble des secteurs socio-économiques, pour un montant cumulé d’environ 1 274 milliards de francs CFA (1,94 milliard d’euros). «À la fin de juin 2023, le portefeuille actif du Groupe de la Banque au Mali comptait 23 opérations pour un montant de 422 milliards de francs CFA (643 millions d’euros). Les projets couvrent les transports (33,8 %), l’agriculture (30 %), l’énergie (11,2 %), l’eau et l’assainissement (9,5 %), la finance (4 %), la gouvernance (4,8 %), les changements climatiques (3,8%) et le social (2,9 %) », révèle la même source.
L’exercice de revue du portefeuille des projets financés par la Banque, qui a pris fin le 13 juillet 2023, a montré que la performance bien qu’encore faible, a amorcé une tendance à l’amélioration. Le taux d’instruments financiers en alerte rouge a chuté par rapport à celui de septembre 2022, date de la dernière revue de performance du portefeuille. Il est passé de 93 % à fin septembre 2022 à 60 % à fin mai 2023 (contre un objectif institutionnel de 20 %) ».
Les chocs négatifs liés à la crise russo-ukrainienne, les sanctions de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de l’Union économique et monétaire africaine (Uemoa), et la crise multiforme à laquelle le Mali fait face (sécuritaire, sociale et politique), sont au nombre des facteurs qui ont entravé la mise en œuvre des projets de la Banque au Mali en 2022. Pour y remédier, la mission de revue préconise des réformes audacieuses, qui visent notamment à accélérer les processus de passation des marchés et l’indemnisation des personnes affectées par les projets.
M. Sanou a annoncé que la cellule de suivi des unités de gestion des projets et programmes allait être renforcée, outre les procédures, afin d’assurer l’implication effective et personnelle de tous les acteurs. L’objectif étant de réduire le taux d’instruments de financement épinglés à moins de 45 % dans les six mois à venir.
« Le niveau d’engagement du Groupe de la Banque africaine de développement, tant pour le volume de son portefeuille que pour le caractère stratégique de ses secteurs d’intervention, illustre bien la solidité des liens de partenariat entre le Mali et le Groupe de la Banque depuis plus de cinq décennies », a souligné M. Nshimyumuremyi.
Source – Delphine Traoré – lejecos