La loi sur les OGM garantit la liberté de choix, selon un juriste environnementaliste
(APS) – L’Etat du Sénégal, conscient que la prolifération des organismes génétiquement modifiés (OGM) est de nature à créer une dépendance des agriculteurs vis-à-vis des firmes agro-industrielles, a tenu à garantir la liberté de choix des acteurs concernés, assure le juriste environnementaliste sénégalais Boniface Cacheu.
« Les organismes génétiquement modifiés (OGM) sont une option et dans tout le processus législatif, on a tenu à garantir la liberté de choix des agriculteurs et des paysans », a-t-il dit.
Boniface Cacheu intervenait mercredi lors d’une conférence coorganisée par le Bureau d’analyse macro-économique de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA-BAME) et l’Initiative prospective agricole rurale (IPAR).
Cette rencontre fait suite à l’adoption de la nouvelle loi sur la biosécurité, portant notamment sur les organismes génétiquement modifiés.
Elle visait à poser le débat sur cette question, à travers des regards croisés de scientifiques, de juristes et de membres de la société civile, en vue de favoriser un dialogue visant à éclairer l’opinion sur les OGM.
Selon le juriste environnementaliste, « l’Etat est parfaitement conscient que la prolifération des OGM va créer une dépendance des agriculteurs vis-à-vis des firmes agro-industrielles ».
« La prévalence du droit de brevet fait que les semenciers ont toujours une main mise sur la circulation des semences », a-t-il fait valoir, notant que sur cette base, la loi « n’autorise pas, mais n’interdit non plus » les OGM.
Elle détermine juste « les procédures de contrôle et de sécurité pour une utilisation sans danger des OGM », selon Boniface Cacheu
À travers cette loi, « les paysans qui le souhaitent, peuvent acheter des semences OGM, par ailleurs ceux qui ne le souhaitent peuvent conserver leur système de culture traditionnelle », a-t-il indiqué.
La loi de 2009 sur les OGM « n’était pas très claire, ce qui entrainait une hésitation des opérateurs à les faire venir Sénégal. Avec cette loi, ils peuvent les faire entrer dans notre pays, dans le respect des procédures établies par la loi, a ajouté Boniface Cacheu.
Il n’est pas dit que le Sénégal ayant voté cette loi, « tous les OGM peuvent venir, ça se fera au cas par cas », a assené le juriste environnementaliste.
« S’il n’y a pas de loi, chacun fait ce qu’il veut sans contrôle, cette loi encadre et réduit les risques liés à l’utilisation des OGM », fait valoir de son côté le chercheur Ndjido Ardo Kane de l’ISRA.